Les produits issus de la déforestation bannis par le Parlement européen

Désormais, le chocolat, le café, le bois ou encore le caoutchouc devront ne pas être issus de la déforestation pour être vendus dans l’Union européenne. Le Parlement européen a voté mercredi un texte en ce sens à une très large majorité.

C’est un règlement qui a pour objectif de lutter contre le changement climatique et de préserver la biodiversité. L’importation dans l’Union européenne de produits provenant du bétail, du cacao, du café, de l’huile de palme, du soja, du bois, du caoutchouc, du charbon de bois et du papier imprimé sera interdite si ces produits sont issus de terres déboisées après décembre 2020.

C’est la « première loi au monde qui va mettre fin à la déforestation importée », s’est félicité l’eurodéputé Pascal Canfin (Renew, libéraux) lors des débats au Parlement européen lundi 17 avril.

« Toutes les études d’opinion montrent que les Européens ne veulent pas contribuer à la déforestation mais ils n’avaient pas la possibilité de savoir, lorsqu’ils prennent une tasse de café le matin ou un tasse de chocolat, qu’en fait ils sont complices de la déforestation importée », a-t-il avancé.

À l’origine de 16 % de la déforestation mondiale par le biais de ses importations (majoritairement de soja et d’huile de palme, chiffres de 2017), l’UE est le deuxième destructeur de forêts tropicales derrière la Chine, selon le WWF.

Une portée limitée selon Greenpeace
Greenpeace a nuancé la portée du texte en estimant que « ce n’est qu’un premier pas ». Pour l’ONG, ce règlement présente des « failles », par exemple en excluant des écosystèmes tels que la savane et en omettant de viser les banques européennes qui financent des projets destructeurs de forêts.

L’eurodéputée Marie Toussaint (Verts) a jugé dans l’hémicycle qu’il s’agissait d’un « immense pas en avant pour les forêts du monde, le climat, la biodiversité mais aussi les droits humains et la régulation d’une économie devenue folle ».

Elle a toutefois estimé « indispensable que ce texte soit élargi afin d’avoir un impact sur les écosystèmes fragiles comme les mangroves, d’inclure d’autres produits comme le maïs ou d’intégrer les acteurs financiers qui financent de nombreux projets menant à la déforestation ».

Lors des débats, le rapporteur Christophe Hansen (PPE, droite) a reconnu que le texte n’était « pas parfait », expliquant que c’était la raison pour laquelle trois révisions étaient prévues : après un an, deux ans et cinq ans. « La perfection, ce sera pour demain », a-t-il conclu.

AFP

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