Macron manque d’une « vision politique » de l’écologie, selon Pompili

Le président Emmanuel Macron a « compris le problème » de la transition écologique mais « n’exprime pas de vision politique » ni de « récit » de cet enjeu, regrette son ancienne ministre Barbara Pompili, députée de l’aile gauche de la majorité.

Lors de l’allocution du président Macron lundi, Barbara Pompili espérait entendre cette « vision » sur la transition écologique. Mais « ça ne fait pas partie de sa culture », a-t-elle confié lors d’un rendez-vous avec des journalistes mercredi.

Le président de la République avait brièvement évoqué la « planification écologique » et un « nouveau modèle productif écologique » lundi soir lors de son allocution télévisée.

« Emmanuel Macron a compris le problème, mais il l’appréhende de façon technique. Il y a trop d’émissions de gaz à effet de serre et il fait en sorte de les faire baisser secteur par secteur, plus ou moins bien. Il manque un récit, il n’exprime pas une vision politique », juge Barbara Pompili, cheffe de file du parti En commun.

« C’est dommage car quand il le fait, ça marche comme (cet automne) lorsqu’il a demandé à tous les Français de faire des économies d’énergie » pour passer l’hiver, nuance l’ancienne ministre de la Transition écologique.

La députée de la Somme dit avoir échangé avec Elisabeth Borne pour l’inciter à remettre l’écologie au centre de la feuille de route que la Première ministre doit dévoiler mercredi prochain.

Le rôle d’Elisabeth Borne « est d’être la cheffe d’orchestre à travers le secrétariat général à la planification écologique », un organisme de coordination gouvernementale rattaché à Matignon pour que « la charge mentale de la Transition écologique ne repose plus seulement sur le ministre » Christophe Béchu, souligne Barbara Pompili.

A l’aile gauche de la majorité, Barbara Pompili est critiquée par certains collègues pour ses réticences sur la réforme des retraites notamment. Avec En commun, elle revendique un rôle « d’agitateurs de débats », pour éviter la « pensée unique » et prendre en compte la « nouvelle donne » d’une Assemblée sans majorité absolue, assume-t-elle.

Avec trois députées de son parti, Barbara Pompili est récemment devenue simple « apparentée » au groupe Renaissance à l’Assemblée, une « clarification » qui leur donne plus de « latitude » selon elles.

AFP

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