La diarrhée : causes, symptômes, traitements, prévention

Cliniquement parlant, une diarrhée est l’émission d’au moins trois selles molles par jour. Aiguë si elle dure plus de 3 jours, sérieuse au-delà de 10 jours, cette pathologie a priori bénigne peut aussi révéler des maladies plus graves.

La diarrhée est un problème intestinal assez fréquent, qui se caractérise par des selles singulièrement molles, plus volumineuses et plus fréquentes qu’à la normale. Ce symptôme se produit généralement après l’ingestion d’un aliment contaminé. Une diarrhée est donc souvent d’origine bactérienne. Si l’inconfort dure rarement plus de 2 jours, il est tout de même nécessaire de bien s’hydrater, par petites gorgées, car la déshydratation d’un enfant ou d’une personne âgée et/ou fragile peut avoir des conséquences sérieuses. Et si l’on meurt rarement d’une diarrhée en France, ça n’est pas le cas dans certaines régions d’Amérique latine, d’Afrique, du Moyen-Orient ou d’Asie, où la diarrhée reste la 2e cause de mortalité chez les autochtones.

Entre symptômes et causes

Nous l’avons dit, la première cause de la diarrhée est l’intoxication alimentaire, parfois associée à de l’anxiété durable. Mais d’autres troubles sous-jacents peuvent aussi la provoquer, comme une intolérance à certaines substances altérant la flore intestinale (antibiotique, gluten ou lactose), l’hyperthyroïdie, la maladie cœliaque, voire, plus grave, la maladie de Crohn. C’est pourquoi il est nécessaire de consulter quand les symptômes perdurent au-delà de 4 jours, ou s’ils sont accompagnés de déshydratation persistante, de fortes douleurs abdominales, de fièvre, voire de sang dans les selles. La gastro-entérite provoque elle aussi de la diarrhée. D’origine virale, cette pathologie se manifeste par de la fièvre, une sensation de chaud et froid, des nausées, et entraîne souvent des vomissements.

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Comment prévenir la diarrhée ?

Le meilleur traitement contre la diarrhée est sa prévention. Dans les pays chauds, elle consiste à éviter de boire l’eau du robinet, à éplucher les fruits et les légumes, à conserver les aliments au frais, et à se laver les mains ! En France, certains types d’aliments consommés en grandes quantités, notamment les matières grasses cuites, les charcuteries, les viennoiseries et les crèmes glacées, peuvent créer des désordres intestinaux menant à une diarrhée chronique. Dans ce cas, à chacun d’identifier l’origine du mal et à adopter un régime plus hygiéno-diététique. Au-delà, on trouve en pharmacie des médicaments protecteurs intestinaux ou ralentisseurs du transit. Les anti-infectieux intestinaux sont quant à eux réservés aux diarrhées présumées d’origine bactérienne.

6 réflexes pour stopper la crise

Boire plus que d’habitude. La diarrhée faisant perdre quantité d’eau et de sels minéraux à l’organisme, la déshydratation est à craindre, surtout chez les nourrissons, enfants et personnes âgées. Comment faire ? En buvant de petites gorgées toutes les 10 min plutôt qu’un grand verre d’eau toutes les heures et en n’hésitant pas à alterner avec un peu de bouillon de légumes salé pour rééquilibrer ses apports en sodium. Très efficace aussi, l’eau de cuisson du riz (même si elle est peu agréable boire) car l’amidon qu’elle contient a un effet anti-sécrétoire qui limite les productions acides de l’estomac. Les tisanes sont aussi autorisées, tout comme l’eau avec un peu de sirop pour les enfants.

Inutile de rester sans manger. Il faut évidemment oublier les aliments trop riches en fibres et les crudités qui accélèrent le transit. À la place, on choisit des antidiarrhéiques : riz blanc bien cuit (le riz complet, riche en fibres a, lui, un effet aggravant), semoule ou quinoa, carottes cuites et pommes de terre (en purée et sans leur peau), compote de pommes et/ou de coings, bananes bien mûres écrasées, cassis et myrtilles (en jus ou cuits), viandes blanches et poissons cuits sans graisses (plutôt à la vapeur),et œufs durs.

Penser aromathérapie. Certaines huiles essentielles peuvent aider. On dépose 1 goutte d’essence de citron jaune + 1 goutte d’huile essentielle de laurier noble, dans 1/2 cuil à café de miel ou d’huile, et on avale le tout 3 fois/jour pendant 2 à 3 jours.

Tester le cataplasme d’argile. Verte ou blanche, la poudre d’argile possède des propriétés absorbantes qui contribuent à éliminer les toxines liées à la diarrhée et régulent le transit. On la dilue avec un peu d’eau pour former une pâte épaisse. On enduit son ventre (en dehors des heures de repas et de digestion, puis toute la nuit en entourant le cataplasme de film alimentaire pour protéger ses vêtements). On peut aussi boire de l’eau argileuse : 1 cuil. à café rase d’argile dans un verre d’eau, bien remuer, laisser reposer au moins 4 h puis boire soit l’eau qui surnage, soit l’ensemble, après chaque selle liquide, jusqu’à amélioration.

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Booster ses apports en probiotiques. Avec une cure de compléments alimentaires (en pharmacie) contenant des lactobacilles (Lactobacillus acidophilus ou rhamnosus) et bifidobactéries (Bifidobacterium lactis) qui ont prouvé leurs bienfaits dans le cadre de la réduction de la diarrhée aiguë. Prendre 3 gélules/jour, d’un dosage d’au moins 4 milliards de bonnes bactéries, jusqu’à rétablissement du transit.

Tester le Psyllium blond. Cette plante indienne est une solution naturelle efficace pour restaurer et normaliser le transit après un épisode de diarrhée. De par son action purement mécanique, elle “moule” les selles en absorbant l’excès d’eau dans l’intestin. À prendre à raison d’1 cuil. à soupe de graines, dans un minimum d’eau, une ou plusieurs fois par jour (on peut monter jusqu’à 40 g par jour, en 4 prises), pendant au moins une semaine.

Quand faut-il consulter ?

Vous constatez que vos selles restent liquides, abondantes et persistantes au-delà de 48 h en dépit d’une diète et de soins appropriés ? Mieux vaut consulter votre médecin pour un traitement adapté, surtout si vous souffrez en parallèle de spasmes intestinaux douloureux. S’il a des doutes concernant le virus de la gastro, il pourra prescrire une coproculture (ou analyse des selles). Celle-ci vise notamment à dépister une infection bactérienne Escherichia-coli ou une salmonellose mineure pouvant être l’origine de diarrhées violentes. Elle nécessite un traitement antibiotique afin d’éviter toute évolution vers une forme plus grave.

Parfois, il faut chercher une autre origine

Certains médicaments tels que les antibiotiques, antiacides, anti-inflammatoires non stéroïdiens, les molécules digitaliques (traitement de l’insuffisance cardiaque notamment), la colchicine (traitement curatif et préventif de la crise de goutte), de même qu’une chimiothérapie, comptent la diarrhée parmi leurs effets indésirables fréquents. Dans ce cas, le médecin peut adapter la posologie et/ou associer au traitement la prise de probiotiques afin de normaliser les selles. En cas de traitement au long cours, une adaptation des menus est parfois nécessaire pour éviter les aliments trop agressifs pour l’intestin (riches en fibres laxatives, épicés…). Une intolérance alimentaire peut également être en cause, lactose, gluten, certains sucres (Fodmaps), étant parfois générateurs de troubles intestinaux avec diarrhées survenant après ingestion des “coupables”. Leur éviction est alors la solution pour retrouver un intestin apaisé.

C’est quoi la turista ?

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Quelle est la bête noire des voyageurs ? La turista ! Cette gastro-entérite aiguë se contracte dans les pays chauds à faible niveau d’hygiène. Elle est liée à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par des virus, bactéries ou parasites. Pour éviter la courante, l’hygiène est un bon guide !

caminteresse

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