L’organisme de surveillance du climat européen, Copernicus, a publié jeudi 20 avril son rapport sur l’état du climat en 2022. Le climat européen subit de plein fouet le réchauffement climatique, et cela s’est traduit par une cascade d’événements anormaux au cours de l’année passée.
Toujours plus de chaleur et moins de pluie
L’année 2022 a été marquée par un été exceptionnel en Europe : les températures moyennes du continent n’avaient jamais enregistré un tel niveau de chaleur depuis le début des relevés météo. L’excédent a atteint en moyenne jusqu’à +1,4 °C au cours de l’été, soit +0,3 à +0,4 °C de plus que le précédent record de 2021. Sur l’ouest de l’Europe, comme en France et en Angleterre, les températures se sont régulièrement situées plus de 10 °C au-dessus des normales pendant cette saison estivale. Le mois d’octobre a ensuite été le plus chaud jamais enregistré en Europe.
Les précipitations ont été 10 % plus rares que la normale, en particulier au cours du mois de mai. La France, l’Italie et la Pologne sont les pays qui ont connu le plus gros manque d’eau. La sécheresse des sols a atteint son pic en juillet, mais s’est aggravée jusqu’en novembre. Par conséquent, les surfaces brûlées en 2022 sont les deuxièmes plus grandes enregistrées au cours d’une année en Europe.
Ces deux extrêmes, côté chaleur et côté pluie, sont directement liés à la présence récurrente de hautes pressions sur l’Europe : en d’autres termes, le blocage des anticyclones, responsables d’un temps trop souvent calme, sec, et aussi ensoleillé.
Le soleil n’a d’ailleurs jamais autant brillé en Europe qu’en 2022, avec 130 heures de soleil en plus sur l’année comparé à la normale.
La fonte des glaciers a atteint un niveau record en 2022, l’équivalent de 5 km3 de glace. Fait notable, les glaciers du sud-ouest de la Scandinavie sont les seuls du monde à avoir légèrement gagné en superficie. Depuis 1997, la fonte des glaces dépasse les 960 km3 en Europe (hors Groenland) sur les 8 600 km3 qui ont disparu dans le monde. La neige s’est faite rare au cours de l’année, la plupart des montagnes européennes ont perdu 20 à 50 journées enneigées par an.
La température de l’eau a été la plus élevée jamais enregistrée autour des côtes européennes. La surchauffe a surtout été marquée en Méditerranée dès le mois de mai, mais aussi dans la Manche, le golfe de Gascogne, la mer d’Irlande, et la mer de Norvège. D’une manière générale, l’eau de surface autour des côtes européennes a gagné +1,1 °C, contre +0,5 °C à l’échelle du Globe.
En ce qui concerne l’eau douce, 73 % des lacs ont connu une température au-dessus des moyennes, en particulier en Espagne. Les lacs ukrainiens ont par contre été plus froids que la normale. Le débit des rivières a été plus faible que la normale pendant 10 mois sur 12 : il s’agit surtout de la sixième année consécutive avec un niveau inférieur à la moyenne.
Alors qu’au niveau mondial, la hausse des températures a atteint +1,21 °C en avril 2022, l’organisme Copernicus estime que le seuil de +1,5 °C, associé à de nombreux points de basculements, sera franchi en décembre 2033.
Futura