Les implants cérébraux pourront nous permettre de contrôler par la pensée une machine ou un ordinateur dans un futur qui ne semble pas si lointain. Mais quels sont leurs effets sur le cerveau ? Un essai clinique de grande ampleur, le plus long jamais réalisé, fournit des éléments de réponse.
Les implants cérébraux autorisent les rêves les plus fous : restaurer la mémoire, marcher alors que ce n’était plus possible, retrouver la parole pour communiquer à nouveau… Que ce soit pour pallier un handicap ou pour augmenter les capacités d’un individu sain, tout semble possible grâce aux implants cérébraux. Mais l’utilisation de ces appareils est-elle totalement dénuée de danger ? Quels sont les potentiels effets indésirables de ces dispositifs ? Une équipe des États-Unis a planché sur le sujet. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Neurology.
L’essai a été mené sur 14 personnes (onze hommes et trois femmes), âgées de 18 à 75 ans. Les raisons de la pose d’un implant cérébral étaient diverses : tétraplégie, maladie de Charcot, AVC (accident vasculaire cérébral)… Chaque sujet a porté un implant cérébral pendant au moins deux ans (jusqu’à cinq ans pour certains). Six sujets sont décédés durant l’essai clinique des suites de leur pathologie, mais aucun n’est décédé à cause de la pose de l’implant, et aucun des individus participant à l’essai n’a demandé ou n’a nécessité que l’implant soit retiré.
UNE NEUROPROTHÈSE CONTRÔLE L’EXOSQUELETTE DU PATIENT. Des effets indésirables rapportés
Des effets indésirables ont été rapportés par tous les participants. La majorité des événements décrits, environ 80 %, n’étaient pas en lien direct avec l’implant, mais étaient plutôt causés par la pathologie sous-jacente de la personne (pneumonie, infection urinaire…).
Les effets directement liés aux implants cérébraux les plus fréquemment rapportés ont été des irritations ou des inconforts cutanés au niveau de la zone d’incision. Un cas d’infection superficielle cutanée a été rapporté (aucun cas d’infection dans le cerveau). L’effet indésirable le plus grave a été une crise d’épilepsie (rapporté chez trois patients). Cependant, pour chacun d’entre eux, la crise a été prise en charge avec succès et l’essai a pu se poursuivre.
Si ces résultats sont plutôt encourageants, ils présentent certaines limites. En effet, il n’y avait pas de groupe contrôle dans l’essai (des patients avec une chirurgie intracrânienne mais sans pose d’implant par exemple). Aussi, une seule marque d’implants a été testée. Par ailleurs, même si la durée de l’étude est longue (deux ans), les effectifs sont limités (14 sujets).
Des recherches complémentaires sont encore nécessaires avant de pouvoir conclure à l’innocuité des implants cérébraux. Néanmoins, les possibilités qu’ils offrent aux patients sont telles qu’elles pourraient bien faire pencher la balance bénéfices/risques en faveur des bénéfices.
FUTURA