Alors que le service de la dette siphonne 63% des recettes fiscales du pays, les fonds qui devraient être levés grâce à l’opération serviront à refinancer un eurobond de 2 milliards de dollars émis en 2014.
Le gouvernement kényan a annoncé, mercredi 19 avril, qu’il allait émettre un eurobond durant l’exercice 2023/2024 (1er juillet-30 juin) pour refinancer 2 milliards de dollars d’euro-obligations arrivant à échéance en juin 2024.
« Le gouvernement de la République du Kenya, par l’intermédiaire de son Trésor national, envisage d’accéder aux marchés internationaux des capitaux avant la fin de l’année fiscale 2023/24 (du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024) pour émettre des obligations souveraines », a précisé le Trésor dans un appel à manifestation d’intérêt pour le choix des arrangeurs du futur eurobond.
Les fonds qui seront levés grâce à cette émission serviront à refinancer un eurobond de 2 milliards de dollars qui a été émis en 2014. Le taux d’intérêt appliqué à cet eurobond d’une échéance de dix ans s’élève à 6,875 % par an.
La hausse des taux d’intérêt à l’échelle mondiale et la dépréciation du shilling kényan ont été à l’origine d’une forte augmentation du coût du service de la dette, qui siphonne environ 63% des recettes fiscales du pays.
La dette publique globale du Kenya, qui s’est établie à 68 milliards de dollars en janvier 2023, devrait atteindre 69,7 milliards en juin prochain.
Alors que le gouvernement kényan a été obligé récemment de retarder le versement des salaires des fonctionnaires, en raison d’une grave crise de liquidités, le directeur Afrique du Fonds monétaire international (FMI), Abebe Aemro Sélassié, a déclaré, le 14 avril, qu’il ne s’attendait pas à ce que ce pays d’Afrique de l’Est demande la restructuration de sa dette au titre du cadre commun du G20, « malgré les tensions actuelles et le remboursement imminent d’un eurobond ».
Le gouverneur de la Banque centrale kényane, Patrick Njoroge, a annoncé, à la mi-avril, que Nairobi a sollicité un nouveau financement du FMI, au titre du fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité, un mécanisme de prêt lancé en 2022 par l’institution financière multilatérale pour aider les pays à revenu faible ou intermédiaire confrontés à des risques macroéconomiques.
Il a également indiqué que le Kenya devrait obtenir 250 millions de dollars d’ici fin avril dans le cadre d’un prêt syndiqué, et un appui budgétaire d’un milliard de dollars de la Banque mondiale, en mai prochain, pour limiter la détérioration de ses réserves de change, qui ont baissé à 6,4 milliards de dollars au 5 avril contre 7 milliards au 30 janvier dernier.
Agence Ecofin