Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est inquiété lundi de la présence du groupe russe de mercenaires au Soudan, où de violents combats perdurent
Une présence qui angoisse Washington. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est inquiété lundi de la présence du groupe russe de mercenaires Wagner au Soudan, où de violents combats opposent depuis une dizaine de jours l’armée à des paramilitaires, faisant des centaines de morts.
« Nous avons de très sérieuses préoccupations sur l’engagement du groupe de Prigojine – le groupe Wagner – au Soudan », a déclaré Blinken lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue kényan Alfred Mutua, qui a, lui, critiqué le rôle joué par certains pays du Moyen-Orient.
« Ce n’est pas le moment de prendre parti »
« Nous sommes préoccupés depuis un certain temps par le rôle joué par certains de nos amis au Moyen-Orient, ainsi que la Russie et d’autres, qui soutiennent l’un ou l’autre camp », a affirmé le ministre kényan des Affaires étrangères.
« Ce n’est pas le moment de prendre parti pour un camp ou l’autre », a-t-il dit, en demandant « aux forces externes de laisser le Soudan tranquille ». Mutua n’a cité aucun pays particulier. Pour sa part, M. Blinken a relevé que le groupe Wagner, qui est également actif au Mali ou en Centrafrique, apporte « là où il est présent son lot de morts supplémentaires et de destruction ».
Des informations de presse citant des responsables ont fait part d’armes fournies par le groupe Wagner aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo qui est opposé au général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan.
Le ministre kényan a encore émis l’espoir que son pays pourrait jouer les médiateurs dans ce conflit, son président William Ruto étant prêt à se rendre au Soudan dès que les conditions le permettent. Face à la dégradation des conditions sécuritaires, les Etats-Unis ont évacué dans la nuit de samedi à dimanche leur personnel diplomatique du Soudan – moins d’une centaine de personnes – et suspendu les opérations de leur ambassade à Khartoum.
Mais Washington a écarté pour l’instant toute opération visant à faire sortir les ressortissants américains encore présents au Soudan, préférant les aider au cas par cas. Le secrétaire d’Etat américain n’a pas été en mesure de chiffrer le nombre de citoyens américains, dont de nombreux ont la double nationalité soudanaise, mais il a précisé que « quelques douzaines » avaient fait savoir aux autorités leur volonté de quitter le pays.
« Nous travaillons étroitement avec nos alliés et partenaires afin de faire ce que nous pouvons pour les aider à trouver un moyen de sortir si c’est cela qu’ils décident », a affirmé M. Blinken, tout en soulignant les difficultés. Il a ainsi indiqué qu’un convoi avait fait l’objet « de vols et pillages », sans précisions.
AFP