L’insomnie augmente le risque d’infarctus, et ce surtout chez les femmes

Manque de sommeil et risque cardiaque sont, on le sait, intimement liés. Mais selon une très vaste étude présentée au grand rendez-vous mondial de la cardiologie menée sur près d’un million de personnes pendant neuf ans, l’insomnie peut être considérée comme un facteur de risque cardiovasculaire et devrait faire l’objet d’un dépistage plus précis.

C’est une mauvaise nouvelle pour les insomniaques. Selon une très vaste étude tout récemment présentée à l’American College of Cardiology, le rendez-vous mondial annuel de la cardiologie qui s’est déroulé du 4 au 6 mars 2023 à La Nouvelle-Orléans (Etats-Unis), le manque de sommeil (des nuits de moins de 5 heures associées à des difficultés à s’endormir ou à rester endormi) est très fortement lié à celui de présenter une crise cardiaque, et ce surtout chez les femmes.

Un risque cardiaque très augmenté chez les insomniaques
Une information qui n’est certes pas vraiment un scoop, mais le lien est ici avéré avec une puissance statistique extrêmement forte puisque les auteurs ont eu recours à une très vaste revue de la littérature. Soit une méta-analyse concernant au total près d’un million de personnes (1 184 256 dont 43% de femmes), sans antécédents cardiovasculaires, d’un âge moyen de 52 ans, toutes ayant été suivies via des questionnaires d’autodéclaration et des consultations pendant une très longue période, soit neuf ans.

Ces travaux, présentés lors d’une conférence de presse durant le congrès et publiés dans la foulée dans la revue Clinical Radiology, retrouvent un risque augmenté de 69% dans le groupe des insomniaques en comparaison à ceux qui ne connaissent aucune difficultés à trouver le sommeil.

« L’insomnie (…) devrait faire l’objet d’un dépistage plus fréquent »
Pour leur analyse, les chercheurs ont mené une revue systématique de la littérature, soit plus de 1000 (précisément 1226) menées partout sur la planète, toutes à la fois américaines mais aussi britanniques, norvégiennes, allemandes, taïwanaises et chinoises. Au cours de la quasi-décennie de suivi et de rendez-vous réguliers permettant de suivre la survenue d’éventuels accidents cardiovasculaires, les auteurs ont identifié qu’un infarctus s’était finalement produit chez 2 406 des 153 881 patients insomniaques et chez 12 398 des 1 030 375 patients sans anomalie du sommeil.

« L’insomnie et le fait de dormir moins de cinq heures par nuit devrait être considéré comme un facteur de risque isolé d’infarctus et faire l’objet d’un dépistage plus fréquent », concluent les chercheurs. Ne vous étonnez donc pas si votre cardiologue s’enquiert de votre sommeil, vous pouvez aussi lui en parler spontanément car face à l’insomnie, des solutions existent.

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