Lusaka avait officiellement demandé une restructuration de sa dette en février 2021. Mais les négociations ont patiné pendant plus de deux ans, en raison notamment des tiraillements entre les pays occidentaux et la Chine.
La Zambie est sur le point de signer un accord sur la restructuration de sa dette extérieure avec ses créanciers officiels, a annoncé le ministre des Finances, Situmbeko Musokotwane (photo), le 21 avril.
« Nous sommes proches d’un accord, mais nous ne l’avons pas encore atteint. Nous aurions déjà dû avoir un accord signé par les créanciers officiels et donnant des garanties au Fonds monétaire international (FMI) », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
« Les créanciers posent des questions. Ils sont tous d’accord sur une chose : un allègement sera fourni, mais la question est de savoir combien. Ils disent que nous devons comprendre parce qu’ils perdent de l’argent », a ajouté le ministre.
En défaut de paiement depuis 2020, la Zambie avait demandé, en février 2021, la restructuration de sa dette extérieure d’environ 13 milliards de dollars, dans le cadre de l’initiative proposée par le G20 aux pays les plus pauvres. Mais les négociations ont traîné en longueur, en raison notamment des désaccords entre les pays occidentaux, qui ont traditionnellement piloté les processus de restructuration de la dette des pays en développement, et la Chine qui est désormais le plus grand créancier bilatéral au monde.
Ces tiraillements, qui ont duré plus de deux ans, ont privé Lusaka du décaissement d’un programme d’aide de 1,3 milliard de dollars obtenu auprès du FMI.
Principal créancier de la Zambie avec une enveloppe globale de 6 milliards de dollars, l’empire du Milieu s’est notamment attaché à impliquer les institutions financières multilatérales, dont la Banque mondiale, dans les négociations sur la restructuration de la dette du pays.
Lusaka, les États-Unis et la Banque mondiale ont rejeté cette demande chinoise qui bouleverse une règle vieille de plusieurs décennies, selon laquelle les institutions financières multilatérales sont exemptées de participation aux processus d’allègement de la dette, en raison de leur statut de bailleurs de fonds de dernier recours et des taux d’intérêt bas qu’elles pratiquent.
Des progrès ont été cependant enregistrés lors d’une réunion du comité de créanciers officiels de la Zambie, coprésidé par la Chine et la France, qui s’est tenue la semaine dernière.
Dans le cadre des discussions sur la restructuration de sa dette, la Zambie demande soit des décotes, soit une extension des délais de remboursement.
ecofin