Dans un contexte de tensions géopolitiques accrues avec l’Occident, la Russie entend bien prendre le train de l’intelligence artificielle générative en marche et concurrencer les États-Unis, principalement.
L’actualité : La banque russe Sberbank annonce le lancement prochain de son chatbot GigaChat, rapporte Reuters.
- Pour l’heure, la réponse russe à ChatGPT est toujours en phase de test et n’est accessible que sur invitation.
Le détail : la principale distinction de GigaChat par rapport à l’IA générative d’OpenAI et toutes les autres formes de chatbots étrangers est sa capacité à communiquer plus intelligemment en russe, a indiqué le mastodonte bancaire russe.
À noter : Sberbank est la banque la plus importante de Russie, tant d’un point de vue financier qu’historique.
Elle gère « près d’un tiers de tous les actifs détenus par des banques en Russie », selon Tyler Kustra, spécialiste de l’efficacité des sanctions économiques à l’université de Birmingham.
Bien qu’elle ait été privatisée en 1991, son principal actionnaire n’est autre que la Banque centrale de la Fédération de Russie. Elle est donc assez proche du pouvoir politique.
Une annonce symbolique
On n’en sait malheureusement pas plus au sujet de GigaChat, de sorte qu’on pourrait se questionner sur les capacités réelles de l’IA, de même que sur son existence.
En annonçant un tel projet, l’institution bancaire, la plus importante du pays, montre que la Russie est capable de grandes choses en matière de technologies, et ce, sans aide extérieure.
On pourrait en effet y voir une tentative de Moscou de peser sur la scène internationale, alors que tous les regards, du moins ceux du secteur de la tech et des finances, sont tournés vers l’intelligence artificielle.
La Russie emboite ainsi le pas à l’un de ses alliés, la Chine.
Reste à voir de quoi cette IA est capable. Car si elle maitrise mieux le russe que des chatbots formés par des sociétés américaines, encore faut-il qu’elle parvienne à être aussi utile que ChatGPT, Bard et compagnie pour véritablement se mesurer à eux sur la scène internationale. Une démonstration pourrait nous en dire plus.
Reuters