Le 24 avril 2022, il y a un an exactement, Emmanuel Macron était réélu à la tête de l’État français. Une semaine plus tôt, lors d’un meeting d’entre-deux-tours, il déclarait que son second mandat « serait écologique ou ne serait pas ». Depuis, l’année 2022 a été marquée par des canicules, sécheresses et incendies sans précédent. Alors quel bilan environnemental pour le chef de l’État ? Le président a-t-il pris la mesure de l’ampleur des transformations à opérer ?
Il y a urgence et Anne Bringault, coordinatrice du Réseau Action Climat, qui réunit une trentaine d’organisations environnementales en France, espérait un sursaut de la part des autorités. Elle attend encore :
« On n’a pas vu beaucoup d’actions concrètes alors même que les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports, qui est le premier secteur émetteur de gaz à effet de serre en France, ont augmenté en 2022. Donc, on attend de voir la suite ».
La crise de l’énergie a au contraire engendré de mauvaises décisions, selon elle. Subventions, carburant, construction d’un terminal méthanier pour importer du gaz ou réouverture d’une centrale à charbon.
« Juste en contrepartie, un plan sobriété qui, même s’il ne s’appuie que sur des mesures volontaires, a permis quand même d’avoir une baisse de la consommation d’énergie l’hiver dernier », souligne-t-elle.
C’est donc un bon point pour les efforts de sobriété. Reste un secteur essentiel, très en retard pour engager sa transition.
« L’agriculture, c’est l’un des secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France, notamment par l’élevage des ruminants, hein ? Concrètement, les rots des vaches et aussi par l’usage d’engrais azotés de synthèse. Eh bien, sur ces deux dossiers, on n’avance pas », conclut-elle.
Quant au budget, le président avait promis 10 milliards d’euros chaque année pour le climat. La loi de finances pour 2023 ne prévoit que 3,8 milliards, insuffisant là aussi.
RFI