Cette concurrence inédite pose plusieurs questions juridiques, notamment sur la légalité de ces IA capables de reproduire une voix.
Imaginez « Thriller » de Michael Jackson, mais chanté par Drake. Il y a quelques années un tel résultat était impossible, à moins que l’artiste fasse lui-même la reprise. Mais depuis le début de l’année, les progrès de l’intelligence artificielle ont changé les choses. Il est désormais possible d’utiliser la signature vocale d’un artiste (comme Drake) pour lui faire reprendre d’autres morceaux que ceux de son répertoire.
Au début du mois de mars, Jered Chavez, étudiant à l’université de Floride, a voulu s’amuser avec la puissance de l’IA. Il a utilisé les signatures vocales d’astates très connus comme Drake, Kendrick Lamar et Kanye West (Ye) pour leur faire reprendre une musique d’un animent « Fukashigi no Karte. »
Après plusieurs tentatives pour rendre cette reprise la plus réaliste possible, il a posté le résultat sur TikTok, sans s’attendre à rien. En quelques semaines la vidéo devient virale et elle atteint rapidement les 10 millions de vues. Elle lance ainsi une vraie chaîne de production utilisant les IA de certains chanteurs pour créer des reprises inédites.
Interrogé par le média The Verge, Jered Chavez s’est dit fasciné par la “facilité d’utilisation” des IA ainsi que la “façon dont elles chantaient”. Les IA sont ainsi capables de reproduire la voix, mais aussi les intonations et les mimiques des artistes. Le résultat est assez surprenant et même Drake en personne pourrait se confondre avec cette version artificielle de sa voix.
Une utilisation légale de l’IA ?
La grande question qui se pose aujourd’hui en ce qui concerne les musiques de Chavez est de savoir si ces dernières sont légales ou pas. Si cela venait à être le cas, alors des artistes connus sur toute la planète pourraient voir des centaines de chansons « d’eux » sur la toile sans qu’ils n’aient jamais rien enregistré.
Cette concurrence, que l’industrie de la musique juge déloyale, a pour l’heure le soutien des juristes. Interrogés par le média américain The Verge, plusieurs experts du droit américain assurent que cette utilisation de l’IA permet de créer un « rendu unique » qui n’est ainsi pas un plagiat d’une œuvre déjà existante.
Plus largement les IA sont accusées depuis leur mise en lumière d’utiliser des humains comme « force de travail ». Les IA ont besoin d’un maximum de production humaine pour remplir leur base de données et ainsi offrir le résultat le plus proche possible. À ce titre les artistes (musicaux ou picturaux) pourraient avoir voix au chapitre et toucher des royalitz à partir des productions faites avec l’IA.
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