Après le fiasco Kanye West, Adidas attaqué en justice par des actionnaires

L’équipementier Adidas est assigné en justice aux États-Unis par un groupe d’actionnaires s’estimant floués par le coûteux échec du partenariat avec Kanye West, et selon lesquels le groupe allemand aurait pu limiter le préjudice. Un recours collectif (class action) a été engagé devant le tribunal de district de l’Oregon, État du nord-ouest des États-Unis où est situé le siège américain du groupe, selon la procédure consultée par l’AFP et datée du 28 avril.

Adidas a été contraint en octobre dernier de mettre fin à sa juteuse collaboration avec le rappeur américain Kanye West, désormais connu sous le nom de Ye, avec lequel la marque aux trois bandes produisait les baskets à succès Yeezy. Cette rupture est intervenue après une série de dérapages de la star, notamment épinglée pour des propos à caractère antisémite.

Des déclarations polémiques
Les plaignants allèguent qu’Adidas était conscient du préjudice potentiel que le comportement de Ye pourrait causer à l’entreprise, et mentionnent notamment des déclarations problématiques remontant à 2018 où le rappeur a suggéré que l’esclavage était un «choix». Le recours – dans lequel sont représentées un nombre non précisé d’actionnaires ayant acheté des titres Adidas entre le 3 mai 2018 et le 21 février 2023 – affirme également qu’Adidas n’a pas pris de mesures pour limiter les pertes financières si le partenariat avec Ye devait prendre fin.

La plainte cite un article du Wall Street Journal datant de novembre dernier, selon lequel des cadres du groupe, dont le PDG Kasper Rorsted remercié fin 2022, ont eu dès 2018 des échanges sur les risques liés au comportement du rappeur. Dans une réaction à cette procédure transmise mardi à l’AFP, Adidas affirme «rejeter catégoriquement ces allégations infondées». Le groupe prendra «toutes les mesures nécessaires pour s’en défendre vigoureusement».

Adidas a prévenu qu’en raison de fin de la collaboration Kanye West, son résultat d’exploitation sera, au mieux, nul cette année. L’équipementier pourrait même enregistrer une perte d’exploitation de 700 millions d’euros, selon le sort réservé aux millions de chaussures Yeezy encore en stock, dont le sort n’est pas tranché.

lefigaro

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