Culture africaine: les rendez-vous en mai 2023

À Saint-Louis, Lomé, Honfleur, Paris, Londres, Bordeaux, Angers, Khouribga, Yasmie Hammamet, Cannes, New York, Johannesburg, Bandjoun, Bruxelles…, en salle ou en plein air, voici vingt-deux rendez-vous de la culture afro ou africaine à ne pas manquer en ce mois de mai. N’hésitez pas à nous envoyer vos évènements culturels « incontournables » à l’adresse rfipageculture@yahoo.fr.

Du 2 au 6 mai a lieu le festival du film documentaire de Saint-Louis au Sénégal. Stlouis’Docs se présente comme « un espace de partage et de découverts d’œuvres documentaires d’auteurs africains et de cinéastes du reste du monde ayant tourné en Afrique ». Organisé par Suñuy Films (Sénégal) et Krysalide Diffusion (France), le programme affiche entre autres Amchilini, choisis-moi (Tchad), du réalisateur Allamine Kader Kora Tchad, Domy+Ailucha=Cenas Ket ! » (Mozambique, Portugal), du réalisateur Ico Costa. Yaram’U (Sénégal), de Massow Kâ ou Or de vie (Burkina Faso), de Boubacar Sangaré.

Le 3 mai seront annoncés les films sélectionnés et les lauréats du Mobile Film Festival Africa 2023. 886 films de 40 pays africains ont envoyé leur candidature. Tous les films sélectionnés seront disponibles en plusieurs langues : français, anglais, espagnol, portugais et arabe.

La réalisatrice d’origine martiniquaise Euzhan Palcy sera honorée par la médaille de l’Assemblée nationale à Paris, à l’occasion d’une journée organisée en son honneur, le 3 mai. En tant que réalisatrice de son premier film Rue Cases-Nègres en 1983, son engagement contre le racisme a inspiré des générations de cinéastes et comédiens afro-descendants français et américains. Elle a reçu en 2022 un Oscar d’honneur pour sa carrière.

« Voir autrement le monde. » Du 4 au 26 mai aura lieu le Festival international Jean Rouch. Parmi les films en sélection officielle de cette 42e édition, « pour le regard qu’ils osent sur les sociétés, l’humanité, la planète », se trouve Light Upon Light (Égypte) de Christian Suhr (Danemark).

La 23e édition du Festival international du cinéma africain de Khouribga (FICAK) ouvre ses portes entre le 6 et 13 mai. Sous le haut patronage du roi Mohammed VI seront décernés le Grand prix Ousmane Sembène pour le film de fiction lauréat et le Grand prix Néjib Ayed pour le meilleur documentaire. Parmi les films sélectionnés : Bendskins, du réalisateur camerounais Narcisse Wandji, et Argu, rêve, du réalisateur algérien Omar Belkacem.

Barbara Asei Dantoni : « Forme 7 » (détail), exposé à la Galerie Cécile Dufay dans le cadre de « Traversées africaines », entre le 11 au 31 mai, organisé par l’association pour l’art pour l’Afrique.
Barbara Asei Dantoni : « Forme 7 » (détail), exposé à la Galerie Cécile Dufay dans le cadre de « Traversées africaines », entre le 11 au 31 mai, organisé par l’association pour l’art pour l’Afrique.

Du 6 au 13 mai, le Master international film festival (MIFF) fête sa deuxième édition à Yasmie Hammamet. Douze longs métrages sont en lice dans la compétition internationale. Parmi les nouveautés, 90 vidéos jusqu’à une minute, réalisées avec des smartphones, sélectionnés dans une compétition intitulée « Mobile Film ».

Du 9 au 14 mai aura lieu le festival Cinémas d’Afrique à Angers. La 19e édition propose de films inédits, réalisés par des cinéastes africains. Parmi les longs métrages en compétition : Les Révoltés du réalisateur tanzanien Amil Shivji, Regarde les étoiles, de David Constantin (île Maurice) ou Poissons rouges du Marocain Abdeslam Kelai.

Jusqu’au 9 mai, le Festival culinaire et gastronomique international FESMA valorise le savoir-faire culinaire et le patrimoine gastronomique africain. Des professionnels et le grand public investissent ensemble les saveurs et traditions africaines. Appelé aussi Festival la Marmite, ce grand évènement au Togo a pour l’ambition de faire de Lomé pendant une semaine la capitale de la gastronomie africaine.

Quelle était l’implication des Normands et du territoire de la Normandie dans la traite atlantique et l’esclavage entre 1750 et 1848 ? La grande exposition Esclavage, mémoires normandes explore pour la première fois, et sur trois sites en même temps (Havre, Honfleur et Rouen), cette histoire de façon scientifique, historique et culturelle. En plus, des photographes, sculpteurs et plasticiens contemporains nous offrent un regard artistique complémentaire sur ce chapitre longtemps occulté de l’histoire française. La date d’ouverture a été fixée symboliquement au 10 mai, Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition.

Le 10 mai sort enfin l’un des coups de cœur du Festival de Cannes 2021 sur les écrans en France. Neptune Frost, une science-fiction musicale dotée d’une esthétique afro-futuriste, réalisée par l’Américan Saul Williams et la Française d’origine rwandaise Anisia Uzeyman, raconte l’histoire d’une guerre qui ne dit pas sans nom et d’un amour entre un.e hacker africain.e et un mineur de coltan en fuite.

Du 11 au 31 mai, l’association pour l’art pour l’Afrique organise la 3e édition de la Traversée africaine : 29 galeries et centres d’art de Paris et d’Ile-de-France nous invitent à découvrir les œuvres d’artistes contemporains issus du continent africain, de sa diaspora et de l’afro-descendance. Parmi les évènements phares de cette édition 2023 : Carole Onambélé Kvasnevski présentera, dans sa galerie du même nom fondée en 2010, l’artiste kényane Thandiwe Muriu, avec ses portraits aussi inattendus qu’immersifs et enjoués, et l’artiste camerounaise Angèle Etoundi Essamba, photographe engagée dans une vision très esthétique et la réflexion sur l’identité de la femme africaine.

Du 11 au 14 mai aura lieu la dixième Nollywood Week. Le plus grand festival du cinéma nigérian à Paris promet des avant-premières mondiales, des échanges avec les réalisateurs et producteurs, des tables rondes, des soirées afrobeats, etc. Le film d’ouverture est Obara’m du réalisateur Kayode Kasum.

Du 11 au 14 mai, Photo London à Somerset House présente 125 exposants de 56 villes du monde entier. La 8e édition de la foire souligne l’importance croissante de la photographie africaine. La 193 Gallery (Paris/Venise) présente des portraits de masque de l’artiste burkinabè Leon Nyaba Ouedraogo. Ed Cross (Londres) expose la série Faith du photographe mozambicain Mario Macilau, un projet de longue durée sur les rituels de communautés rurales au Mozambique. Et la Bonne Espérance Gallery (Paris) nous attend avec une rétrospective de Jürgen Schadeberg, souvent appelé le père de la photographie sud-africaine.  

À partir du 12 mai, Les Afrique dans le Monde (LAM) et l’Institut des Afriques ouvrent African Workplaces à la Bibliothèque Capucins/Saint-Michel de Bordeaux. Parmi les questions au centre de l’exposition se trouve la question : « Quelles images attirent le regard des professionnels de l’image, des chercheur·euse·s, des documentaristes ou des photographes ? »

La galerie Christophe Person présente jusqu’au 13 mai L’art en guerre. L’exposition ambitionne d’analyser les liens existant entre l’art et la guerre dans un monde marqué par les conflits. Organisée par Contemporary Lab, elle met en scène les œuvres d’un collectif d’artistes africains dont Aboudia (Côte d’Ivoire), Manga Lulu Williams (Cameroun) Paul Ndema (Ouganda), Kofi Brigth Awuyah (Ghana), Kirubel Melke (Éthiopie), Omar Ba (Sénégal)…

Emeline Piot : « Les Moires africaines » (détail) (2023), exposé à la Galerie Love&Collect dans le cadre de « Traversées africaines », entre le 11 au 31 mai, organisé par l’association pour l’art pour l’Afrique.
Emeline Piot : « Les Moires africaines » (détail) (2023), exposé à la Galerie Love&Collect dans le cadre de « Traversées africaines », entre le 11 au 31 mai, organisé par l’association pour l’art pour l’Afrique.

Du 16 au 27 mai, le Festival de Cannes sera au cœur du cinéma mondial. Avec la présence d’une dizaine de cinéastes africains ou d’origines africaines, on observe une véritable percée d’une nouvelle génération, menée par la Franco-Sénégalaise Ramata-Toulaye Sy et la Tunisienne Kaouther Ben Hania, en lice pour la Palme d’or avec Banel et Adama et Les filles d’Olfa.

Du 16 au 25 mai aura lieu la 4e édition du Pavillon Afriques au Festival de Cannes. En plein cœur du Village International, il ambitionne d’être « le lieu de l’excellence africaine francophone et anglophone et de sa diaspora », « 56 pays connectés depuis 5 continents ». Au programme, la promotion des talents d’Afrique et de sa diaspora, des réflexions sur la création d’une industrie du cinéma viable et rentable sur le continent, mais aussi l’avant-première du film Black Terror de Richard Lawson.

Sans oublier la 15e session de La Fabrique Cinéma de l’Institut français au Festival de Cannes. Parmi les lauréats des dix projets de longs métrages fictions retenus se trouvent quatre cinéastes africains : Galatians (Nigeria) de Michael Omonua, Fagadaga (Sénégal) de Yoro Mbaye, Le Procès de Leïla (Tunisie) de Charlie Kouka, et Moonblind (Égypte) de Nada Riyadh.

Du 18 au 21 mai, 1-54, la foire d’art africain contemporaine retourne à New York. L’édition 2023 réunit 26 galeries venues d’Afrique, d’Europe et des États-Unis, et présente les œuvres de plus de 80 artistes d’Afrique et de sa diaspora.

Michael Oliver Love, l’un des photographes les plus prometteurs d’Afrique du Sud, figure parmi les plus de 400 photographes internationaux mis en scène dans le cadre de la deuxième édition d’ImageNation. Du 19 au 21 mai, l’évènement est hébergé à la Galerie Joseph Le Palais, l’ancien musée Pierre Cardin, à Paris, et ambitionne d’être « le carrefour des nouvelles tendances ».

Richard Mensah : « Enough Seen » (détail), exposé à la Galerie Afikaris dans le cadre de « Traversées africaines », entre le 11 au 31 mai, organisé par l’association pour l’art pour l’Afrique.
Richard Mensah : « Enough Seen » (détail), exposé à la Galerie Afikaris dans le cadre de « Traversées africaines », entre le 11 au 31 mai, organisé par l’association pour l’art pour l’Afrique.

Jusqu’au 20 mai, la Goodman Gallery à Johannesburg présente What We Left Behind (« Ce qu’on a laissé derrière nous »), la première exposition solo de Michal Worke sur le continent africain. Né en Éthiopie, l’artiste a quitté son pays à l’âge de 3 ans pour migrer avec sa famille, via le Soudan, en Israël, à l’occasion de l’« Opération Moïse », qui conduira en Israël 8 000 juifs d’Éthiopie depuis les camps de réfugiés du Soudan dans les années 1980. Avec ses œuvres, elle veut « donner aux Éthiopiens-Israéliens une tribune et une voix ».

Vous avez encore jusqu’au 23 mai pour participer à la levée de fonds du réalisateur camerounais Jean Marie Teno pour la construction de la Maison du documentaire. Cet espace culturel La’a Lom, 350 mètres carrés au cœur de Bandjoun, à l’ouest du Cameroun, est destiné à préserver et archiver des documents visuels et sonores sur les films du cinéaste et sur les films des atéliers Patrimoines-héritage, faisant partie du patrimoine cinématographique africain.

Jusqu’au 27 mai, la galerie bruxelloise Maruani Mercier présente une exposition personnelle d’Esiri Erheriene-Essi. Née à Londres et vivant à Amsterdam, elle est connue comme une peintre figurative donnant vie à des histoires restées à l’ombre de la vie des Noirs. Son exposition Mother Tongue s’inscrit dans la continuité de son exploration et de sa célébration des histoires quotidiennes des personnes de la diaspora africaine.

rfi

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