La banque américaine First Republic Bank rachetée par JP Morgan

C’est finalement la plus grande banque aux États-Unis, JP Morgan, qui va racheter l’essentiel de First Republic, la banque régionale américaine en difficulté. La rapidité avec laquelle le régulateur a agi montre qu’il veut éviter à tout prix la panique chez les déposants.

L’effet de contagion a été évité, semble dire la puissante agence qui garantit les dépôts bancaires aux États-Unis, la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC). Pour faciliter le rachat de la banque par JP Morgan, l’agence a fait exception que permet la loi dans le cas d’une banque en faillite.

Ce week-end, First Republic a été placé par la FDIC aux enchères. JP Morgan s’est porté acquéreur. La banque a racheté la plus grande partie de First Republic. Soit 173 milliards de dollars de prêts et environ 30 milliards de dollars de titres.

La banque de San Francisco était sous pression depuis les défaillances de deux autres établissements au profil similaire : Silicon Valley Bank et Signature. En deux mois seulement, First Republic a vu son action perdre plus de 97 % en bourse.

Le plan de sauvetage de onze grandes banques américaines n’a pas suffi pour rassurer les clients. Ils ont retiré au total quelque 100 milliards de dollars de dépôts au premier trimestre. Son action, déjà mal en point, a piqué du nez. Pour éteindre l’incendie, le régulateur a donc accepté l’offre de JP Morgan. En espérant refermer l’épisode de la crise bancaire.

Il s’agit de la deuxième plus grosse faillite bancaire de l’histoire des États-Unis après celle de Washington Mutual en 2008. Les actifs de cette dernière avaient, eux aussi, été en grande partie acquis par JPMorgan qui, sous la houlette de son patron Jamie Dimon, a plusieurs fois secouru des établissements en difficulté.

Selon l’accord noué lundi, la plus grosse banque du pays va récupérer tous les dépôts de First Republic ainsi que presque tous ses actifs, tandis que ses agences pourront rouvrir lundi selon les modalités habituelles.

Stabiliser le système

First Republic, fondée en 1985 et basée à San Francisco, ne valait plus vendredi à la clôture que 654 millions de dollars en bourse, contre plus de 20 milliards en début d’année. Elle était connue pour avoir une clientèle aisée, déposant des sommes importantes sur les comptes et remboursant bien les prêts. Mais nombre d’entre eux ont pris peur après les faillites de SVB et Signature. Et elle avait dans ses comptes nombre de prêts immobiliers et d’investissements à taux fixes, qui ont perdu mécaniquement de la valeur avec la récente hausse des taux d’intérêt.

Les observateurs étaient inquiets d’un risque de contagion après les défaillances de mars, qui ont aussi créé des remous outre-Atlantique et accéléré la chute de Credit Suisse. Ces craintes se sont un peu apaisées après la publication, ces deux dernières semaines par plusieurs banques de petite et moyenne taille, de bilans financiers tenant la route.

« C’est plutôt la fermeture de la séquence qui s’était ouverte le 10 mars avec la faillite de Silicon Valley Bank. First Republic était identifiée comme une banque à problème dès mi-mars et l’annonce de sa fermeture ne constitue pas une nouvelle raison de s’inquiéter. Cela n’ouvre pas une nouvelle période de crise ou d’incertitude. Il n’y a pas d’information nouvelle avec l’opération qui vient d’être annoncée, qui serait susceptible d’entraîner de nouveaux dérèglements sur le marché. », estime Nicolas Veron, économiste pour les centres de réflexion PIIE et Bruegel, au micro de RFI.

L’action de JP Morgan grimpait de 5 % dans les échanges électroniques à Wall Street. Celle de First Republic chutait de 35 %. « Nous ne cherchions pas cet accord, mais il présente des avantages financiers et nous permet de nous renforcer sur le marché », notamment dans la gestion de patrimoine, a souligné, lundi 1er mai, le directeur financier de JPMorgan, Jeremy Barnum.

AFP

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