Le « parrain de l’IA », Geoffrey Hinton, met en garde contre les « profonds risques pour la société et l’humanité » liés à cette technologie dans une interview au New York Times. Une prise de parole qui intervient alors que la Maison Blanche organise une réunion avec les spécialistes de l’IA, dont Sam Altman de OpenAI.
C’est un entretien qui fait du bruit. Récemment démissionnaire de Google, le Canadien Geoffrey Hinton est l’un des pères fondateurs de l’IA (Intelligence artificielle). Dans un article du New York Times, il met en garde contre les « profonds risques pour la société et l’humanité » liés à cette technologie.
« Si je ne l’avais pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait fait »
Geoffrey Hinton a reçu en 2019 le prix Turing (Yoshua Bengio et Yann LeCun l’ont eu la même année). Dans cet entretien au NYT, il exprime ses regrets quand au travail accompli : « Je me console avec l’excuse normale, si je ne l’avais pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait fait ». Hinton n’a pas signé les récentes lettres ouvertes ou autre appel à un moratoire sur la recherche : celui qu’on surnomme « le parrain de l’IA » a expliqué « qu’il ne voulait pas critiquer Google ou d’autres compagnies (de tech) tant qu’il n’avait pas quitté son poste ».
L’IA à la Maison blanche
Cette prise de parole de poids ne manquera pas d’être commentée lors de la réunion organisée à Washington ce jeudi 4 mai 2023. La Maison Blanche a en effet convié les dirigeants d’entreprises très avancées dans le domaine de l’IA pour une discussion « franche » sur les risques liés à cette technologie. Sam Altman d’OpenAI, Satya Nadella de Microsoft, Sundar Pichai de Google et Dario Amodei de la moins connue Anthropic ont annoncé qu’ils seraient bien présents au rendez-vous.
Depuis plusieurs années, l’IA est déjà présente dans de nombreux aspects de notre vie quotidienne. Mais le succès fulgurant de ChatGPT, l’interface d’IA générative d’OpenAI, a tout changé. Sa prise en main par le grand public a fait naître des inquiétudes quant à la course à des systèmes toujours plus performants et intuitifs. Ces interrogations ont trouvé leur chemin jusqu’au Bureau ovale, le président Joe Biden ayant déjà déclaré que les champions de l’IA devaient « s’assurer que leurs produits sont sûrs avant de les mettre à disposition du grand public ».
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