Paris-2024 fait le plein de candidats bénévoles, mais gare aux saboteurs

Les inscriptions pour devenir bénévole aux prochains Jeux olympiques et paralympiques sont closes depuis mercredi. Les nombreux candidats vont désormais passer au tamis de la sélection, le Comité d’organisation cherchant notamment à écarter les faux volontaires. « Il y aura des déçus », prévient déjà Tony Estanguet, président de Paris-2024.

Le Comité d’organisation (Cojo) de Paris-2024 avait besoin de 45 000 volontaires bénévoles… et il a finalement plus de 300 000 candidats à sa disposition. Les amateurs de sport soucieux d’aider et d’aiguiller sportifs et spectateurs du monde entier pour le plus grand rendez-vous sportif de la planète avaient jusqu’à mercredi 3 mai pour s’inscrire.

Les critères étaient simples : avoir au moins 18 ans au 1er janvier 2024, parler le français et/ou l’anglais et être au moins disponible dix jours à l’été 2024. Un tiers des candidats a moins de 25 ans, a précisé le Cojo.

Comme à chaque fois, les candidats dépassent les besoins nécessaires, à savoir 30 000 volontaires pour les JO (26 juillet-11 août 2024) et 15 000 pour les Jeux paralympiques (28 août-8 septembre). Un fort contingent, si l’on compare aux 12 000 bénévoles qui ont officié pendant la Coupe du monde 1998 de football en France, ou les quelque 8 000 aux JO d’hiver d’Albertville en 1992.

En Seine-Saint-Denis, où les élus – et en particulier le président PS du département, Stéphane Troussel – sont soucieux que le département le plus pauvre de France ne passe pas à côté du rendez-vous olympique, 1 900 habitants ont été accompagnés, notamment par le biais de formations pour maximiser leurs chances.

La Ville de Paris a elle aussi besoin de quelque 5 000 personnes, qui seront dans les rues de la capitale en plus des 45 000 bénévoles du Cojo.

Test de personnalité

Les candidats – appelés à devenir les « visages des Jeux », comme le répète le patron du comité, Tony Estanguet – vont maintenant passer au tamis de la sélection.

Ils ont répondu à quelque 200 questions, façon test de personnalité. Exemples : « Ce pour quoi j’ai le moins d’indulgence : 1. l’incapacité à penser ou 2. le manque d’initiative. » ou encore « Je préfère : 1. penser en dehors du cadre pour trouver de nouvelles solutions ou 2. travailler pour une organisation qui participe à rendre un monde meilleur. »

Près de 60 % des missions qui leur seront dévolues sont dédiées à l’accueil (public, médias, etc.) pour des Jeux où sont attendus près de dix millions de spectateurs. Pour les missions plus sportives (un peu plus d’un tiers), comme ratisser le sable de la fosse de saut en longueur ou ramasser les balles, les fédérations sportives vont aussi proposer leurs candidats, qui exceptionnellement peuvent avoir au minimum 16 ans.

Certains candidats seront déjà retenus pour des épreuves-tests qui se dérouleront cet été, mais la très grande partie des candidats sera choisie d’ici fin 2023. « Il y aura des déçus », a prévenu Tony Estanguet.

L’essentiel des épreuves olympiques et paralympiques se dérouleront à Paris et en Île-de-France, à l’exception de la voile (Marseille), du tir (Châteauroux), du basket pour les phases de groupes et du hand pour les finales (Lille), du foot et du surf à Tahiti. Il faudra environ 5 000 volontaires hors Île-de-France.

Enquête administrative

Pour régir ces « volontaires » et se prémunir de tout risque de contentieux, le Comité d’organisation a élaboré une charte pour le « volontariat olympique et paralympique ».

La Cour des comptes, dans un rapport sur les JO publié en janvier, a recommandé d’être « particulièrement vigilant sur l’application de ses dispositions et, en particulier, sur les principes d’éligibilité, les catégories de missions et le respect des principes d’exclusion de certaines d’entre elles ».

Autre paramètre à prendre en compte pour le Cojo : débusquer d’éventuelles fausses candidatures de militants anti-JO ayant annoncé, sur les réseaux sociaux, leur intention d’infiltrer le réseau de bénévoles. Les bénévoles seront, comme les accrédités, soumis à un criblage, c’est-à-dire à une enquête administrative.

 AFP

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