L’ancien premier ministre d’Alassane Ouattara a souligné que « ni la prison ni l’exil ne sont un frein à une carrière, à un destin politique ».
L’ex-chef rebelle et ancien premier ministre de Côte d’Ivoire Guillaume Soro, en exil depuis 2019, a affirmé lundi 8 mai sur sa chaîne YouTube qu’aucune « raison » ne l’empêchait d’être candidat à la présidentielle de 2025. « Il n’y a pas de raison » de ne pas être candidat à la prochaine élection présidentielle, a déclaré après plusieurs mois de silence Guillaume Soro, lors d’une interview de plus d’une heure menée par son directeur de communication.
Guillaume Soro a pressé les cadres de son parti, Générations et peuples solidaires (GPS), à « travailler sur le terrain pour asseoir » leur « organisation », « capable de relever le défi présidentiel ».
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M. Soro a répété que, selon lui, « ni la prison ni l’exil ne sont un frein à une carrière, à un destin politique ». « Pendant mon exil (…), je suis allé un peu partout, en Amérique, en Europe, au Moyen-Orient » pour « nouer des contacts, participer à des réunions et à des rendez-vous privés », a-t-il déclaré. « Ces mois où je me suis abstenu publiquement de prendre la parole (…) ont marqué un grand travail de réflexion pour la construction de notre mouvement », a-t-il ajouté.
Ancien allié d’Alassane Ouattara
Déjà en exil, Guillaume Soro avait été condamné en Côte d’Ivoire en juin 2021 à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », accusé d’avoir fomenté une « insurrection civile et militaire » visant à renverser le régime de l’actuel président Alassane Ouattara, en 2019.
La dissolution de son mouvement avait également été demandée par la Cour. « Cette prétendue dissolution est totalement politique », a-t-il affirmé. « Ce ne sont pas les lettres GPS qu’on a voulu dissoudre. La vérité, c’est que c’est un homme (…) à qui on veut interdire de faire de la politique en Côte d’Ivoire », a-t-il dénoncé. La Côte d’Ivoire, « c’est là mon pays, c’est là que j’ai vocation à finir mes jours », a-t-il insisté.
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Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait d’admettre sa défaite.
Guillaume Soro était devenu le premier chef du gouvernement de M. Ouattara, avant une rupture début 2019, en raison, selon les observateurs, des ambitions présidentielles de M. Soro. En avril 2020, il avait déjà été condamné à vingt ans de prison pour recel de détournement de deniers publics. Cette condamnation avait justifié l’invalidation de sa candidature à la présidentielle d’octobre 2020.
Le Monde