Certains micro-organismes peuvent décomposer le plastique. Le procédé reste toutefois difficilement industrialisable. Car il a lieu à des températures trop élevées. Mais des chercheurs viennent de mettre la main sur de nouveaux microbes actifs dès 15 °C qui pourraient aider à résoudre les problèmes de recyclage.
Résoudre le problème de la pollution plastique est l’un des grands défis qui se pose à notre société. Depuis quelque temps, des chercheurs espèrent trouver une solution dans des micro-organismes mangeurs de plastique. L’ennui, c’est qu’ils ne se mettent généralement en activité qu’au-delà de 30 °C. De quoi non seulement rendre le processus coûteux, mais aussi nuire à sa neutralité carbone.
Des chercheurs de l’Institut fédéral de recherche WSL (Suisse) — pour Wald, Schnee und Landschaft, comprenez Forêt, Neige et Paysage — viennent peut-être bien de mettre la main sur de nouveaux taxons de microbes qui pourraient sortir l’humanité de l’ornière. Plusieurs souches de bactéries et de champignons recueillies sur la « plastisphère » des Alpes et de l’Arctique.
Scientists from the Swiss Federal Institute WSL have discovered microbes in the Alps and Arctic regions that can break down plastics at 15C, which could be a game-changer for recycling.
Microbes that can digest plastics have been found before, but they typically only work at… pic.twitter.com/u051evkNWQ
— Nopolluting (@nopolluting) May 10, 2023
Industrialiser la dégradation des plastiques
Les tests que les chercheurs ont effectués sur ces micro-organismes montrent que 19 d’entre eux sont capables de découper en molécules plus petites du polyester-polyuréthane biodégradable (PUR) ou un mélange biodégradable disponible dans le commerce, le poly (butylène adipate téréphtalate) (PBAT) ou l’acide polylactique (PLA).
Et deux espèces fongiques peuvent même digérer tous ces plastiques. Le tout à des températures ne dépassant pas les 15 °C.
Les chercheurs expliquent que cette capacité à dégrader le plastique résulte très probablement du fait de la ressemblance entre la cutine des végétaux et certains polymères plastique. Reste désormais à comprendre quelles enzymes produites par les souches microbiennes dégradent réellement le plastique.
Cela permettrait d’optimiser — et pourquoi pas d’industrialiser ensuite — le processus.
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