Présidentielle en Turquie : chaque camp crie victoire

Erdogan est crédité de plus de 50 % des bulletins dépouillés, selon une agence officielle Anadolu. Un résultat aussitôt contesté par son adversaire pour la présidence, Kemal Kiliçdaroglu, patron du CHP.

La Turquie, qui s’est massivement pressée aux urnes dimanche, est suspendue en début de soirée à la bataille de chiffres engagée entre le président Recep Tayyip Erdogan, donné en tête par les médias officiels, et son adversaire Kemal Kiliçdaroglu qui revendique une légère avance.

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Le chef de l’Etat de 69 ans obtiendrait la majorité dès le premier tour avec plus de 52 % des voix contre moins de 41% à son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, selon les chiffres donnés par l’agence étatique Anadolu, susceptibles d’évoluer fortement.

Le troisième candidat en lice, Sinan Ogan, est crédité d’environ 5% des voix. L’opposition a immédiatement dénoncé ces résultats. « Nous sommes en tête », a affirmé Kemal Kiliçdaroglu. L’un de ses bras droits, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, s’exprimant au siège du parti « au nom de Kemal Kiliçdaroglu », a appelé « les citoyens à ne pas tenir compte des chiffres donnés par Anadolu ».

« Nous ne croyons pas Anadolu » a-t-il asséné dimanche, agence de presse selon lui « sous respirateur artificiel depuis 2019 » et qui « a perdu toute respectabilité ». Une allusion à la tutelle du pouvoir sur les principaux grands médias turcs.

Star montante de l’opposition, Ekrem Imamoglu avait vu son élection à la mairie d’Istanbul invalidée en 2019, avant d’être confirmée avec éclat dans les urnes trois mois plus tard.

– Participation massive –

Toute la journée, de 08H00 (05H00 GMT) et jusqu’à la dernière minute – 17H00 (14H00 GMT) – les urnes se sont remplies de grosses enveloppes couleur moutarde déposées par des électeurs qui ont parfois attendu plusieurs heures devant les écoles transformées en bureaux de vote.

Le taux de participation, apparemment élevé, n’a toujours pas été dévoilé. En jeu: le choix du treizième président de la République turque, qui fête son premier siècle, et l’avenir du chef de l’Etat qui espère se maintenir au pouvoir à l’issue de ce scrutin que les sondages avaient prédit serré.

Le vainqueur doit obtenir une majorité de 50% des voix plus une, sous peine d’un deuxième tour le 28 mai – date anniversaire symbolique du plus grand mouvement de contestations populaire qui a secoué le pouvoir en 2003.

Les 64 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siègeront au parlement monocaméral à Ankara. En 2018, lors de la dernière présidentielle, le chef de l’Etat l’avait emporté au premier tour avec plus de 52,5 % des voix. Un ballotage constituerait déjà pour lui un revers.

M. Erdogan a promis de respecter le verdict des urnes, surveillées par des centaines de milliers de scrutateurs des deux camps et dont il a toujours tiré sa légitimité.

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