Le contenu local, un pilier stratégique de la transformation énergétique au Gabon

African American engineer enters information into tablet about production of crude oil standing near jack-pumps. Black developer controls work

L’industrie pétrolière a longtemps été un pilier de l’économie gabonaise, générant la majorité de ses exportations, de ses taxes et de son revenu national. Cependant, depuis que la production a atteint son apogée dans les années 1990, le gouvernement a pris des mesures pour redynamiser le secteur, en s’appuyant sur une autre ressource indigène précieuse pour atteindre cet objectif : le peuple gabonais.

Le pays d’Afrique centrale a commencé à déployer des efforts pour accroître la présence et la participation des entreprises locales dans le secteur des hydrocarbures en 2011 avec l’introduction de sa loi sur le contenu local, à la suite d’une évaluation complète de l’industrie nationale et d’une étude des meilleures pratiques internationales. Ces efforts ont ensuite été renforcés par l’adoption d’une nouvelle loi sur les hydrocarbures en 2014 (la « nouvelle loi ») et d’un nouveau code des hydrocarbures en 2019 qui visent à accroître les bénéfices locaux par la création d’emplois, le développement des compétences et la participation de l’industrie nationale.

En bref, la législation gabonaise sur le contenu local donne la priorité à l’embauche de travailleurs locaux – en vue du remplacement progressif des travailleurs étrangers – et exige des entreprises qu’elles forment des employés gabonais dans le cadre de programmes approuvés chaque année par les autorités locales. Les entreprises internationales opérant au Gabon doivent également sous-traiter des travaux et transférer des technologies à des sociétés de services locales. Le respect de ces dispositions est contrôlé par un comité de surveillance.

Un autre élément clé de la législation est la définition des sociétés indigènes comme des entités enregistrées dans le pays qui sont détenues à au moins 60 % par des locaux et où les employés gabonais représentent au moins 80 % de la main-d’œuvre. Ces entreprises sont privilégiées par le gouvernement dans l’attribution des droits d’exploitation des gisements marginaux.

Elles sont également soumises à un taux d’imposition sur les sociétés plus faible et bénéficient de conditions préférentielles pour l’importation d’équipements et de machines. C’est le cas de Stream Oil Owali, une société détenue à 100 % par des Gabonais qui exploite des actifs marginaux sur terre et en mer à Port Gentil, qui avaient été cédés par TotalEnergies et Perenco.

L’industrie nationale en a tiré un double avantage. Tout d’abord, les majors pétrolières internationales qui souhaitent exploiter des champs pétroliers marginaux au Gabon doivent faire appel à des entreprises nationales, ce qui crée des opportunités d’emploi et des contrats de service pour les entreprises et les travailleurs gabonais.

Deuxièmement, elle encourage les entreprises locales à adopter les dernières technologies nécessaires pour inverser le déclin de la production dans les champs pétroliers matures, en les aidant à acquérir les compétences techniques et numériques nécessaires pour progresser dans la chaîne de valeur du pétrole et du gaz.

Pour ce faire, le gouvernement a mis en œuvre une série d’initiatives innovantes en matière de contenu local, notamment la création d’un fonds destiné à financer les entreprises locales dans le secteur des hydrocarbures . Ce fonds apporte un soutien financier aux entreprises locales afin de les aider à rivaliser avec les entreprises internationales pour l’obtention de contrats industriels. Le gouvernement a également travaillé à l’élaboration d’une base de données permettant de suivre les progrès des entreprises locales dans l’industrie.

La démographie est l’un des principaux facteurs à l’origine des politiques de contenu local du pays. Le Gabon se targue d’avoir une population en forte croissance, avec plus de 50 % de ses citoyens âgés de moins de 16 ans. Bien que l’économie gabonaise obtienne de meilleurs résultats que ses pairs régionaux en ce qui concerne la participation des femmes à la population active, le taux de chômage des femmes est encore deux fois plus élevé que celui des hommes.

Malgré l’importance de la population jeune, le manque d’expertise technique creuse le fossé des compétences et l’on estime que deux tiers de tous les postes vacants pour les travailleurs gabonais ne sont pas pourvus. Historiquement, le secteur public a employé plus de la moitié de la main-d’œuvre du pays, mais pour assurer l’emploi des générations futures, il faut développer le secteur privé et augmenter la participation des femmes à la main-d’œuvre.

Mais des plans sont en cours pour résoudre ces problèmes, l’industrie pétrolière et gazière étant au cœur de la solution. Les autorités mettent en œuvre des politiques de discrimination positive afin d’accroître la participation des femmes et des jeunes dans l’industrie, notamment en accordant des bourses aux étudiantes pour qu’elles étudient l’ingénierie et d’autres domaines liés aux STIM. Le gouvernement développe et subventionne également des programmes de formation professionnelle afin de doter les nouveaux arrivants sur le marché du travail des compétences nécessaires pour travailler dans l’industrie. Des incitations sont également proposées aux entreprises travaillant dans la logistique et l’infrastructure pour les aider à développer des compétences dans les services auxiliaires. Ces efforts sont destinés à améliorer considérablement l’importance du Gabon en tant que centre logistique régional et conduit commercial.

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