Le Vietnam, plaque tournante mondiale du piratage. En vertu d’une législation très permissive, de nombreuses plateformes illicites ont trouvé refuge dans ce pays. Et malgré la pression internationale, il ne semble pas prêt à lâcher prise.
Le Vietnam est devenu l’un des plus gros casse-têtes pour les détenteurs de droits d’auteur : le pays héberge en effet des sites de piratage bien connus e très fréquentés, ce d’autant plus qu’ils savent qu’ils ne seront pas stoppés par les autorités. Ces plateformes attirent des milliards de visites par an, distribuant gratuitement des films, des séries télévisées, des anime et aussi de l’IPTC illicite.
Malgré les inquiétudes des États-Unis et de nombreux autres pays, le Vietnam ne semble pas décidé à mettre un terme à ces activités. Et les sites de piratage basés au Vietnam continuent de se développer, attirant des millions de visites mensuelles supplémentaires.
Un défi majeur pour les ayants droit
Le pays est resté sur la liste de surveillance du rapport du représentant américain du commerce (USTR) pendant cinq ans. Les avertissements des États-Unis sur l’augmentation de la piraterie en ligne, avec la croissance de la pénétration du haut débit, se sont avérés justes. Malgré tout cela, le Vietnam n’a pas été promu sur la liste de surveillance prioritaire, en dépit des recommandations des titulaires de droits d’auteur. Les raisons pourraient être politiques ou économiques, à moins que les efforts de ces derniers mois ne permettent au pays de profiter du bénéfice du doute…
Le rapport annuel de l’USTR souligne ainsi les récentes modifications apportées à la législation vietnamienne en matière de propriété intellectuelle. Les amendements entrés en vigueur en début d’année considèrent l’importation et la diffusion illégales d’œuvres cinématographiques comme une violation des droits de communication et précisent que la copie partielle d’une œuvre sera considérée comme une reproduction.
Ce même rapport qualifie toutefois la mise en œuvre d’un plus grand respect de la propriété intellectuelle comme un « défi sérieux », en mentionnant une enquête suspendue pour un de ces sites pirates. L’USTR ajoute que la piraterie en ligne, y compris l’utilisation de box de streaming illicites (IPTV) et d’applications de piratage reste une préoccupation majeure. Ce qui n’est pas uniquement le cas au Vietnam, d’ailleurs.
Quoi qu’il en soit, le Vietnam semble jouer avec le feu. Aucun pays dans l’histoire du piratage en ligne n’a jamais eu autant de pouvoir pour museler les sites illégaux tout en refusant de les utiliser. Un revirement est peut-être encore possible, mais contrairement aux films, séries, anime et manga piratés qui inondent actuellement internet, la patience des ayants droit n’est pas toujours sans limite.
TorrentFreak