Evguéni Prigojine a nié, lundi, les affirmations du Washington Post selon lesquelles il aurait proposé de livrer à Kiev des informations sur les positions des troupes russes en échange du retrait des troupes ukrainiennes de Bakhmout. « Risible », a-t-il balayé, dans un message audio publié sur Telegram par son service de presse.
Info ou intox ? Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a qualifié, lundi 15 mai, de « risibles » des informations de presse selon lesquelles il aurait proposé des informations sur les positions des troupes russes aux services de renseignement ukrainiens.
Le quotidien américain Washington Post a rapporté, dimanche, qu’Evguéni Prigojine a plusieurs fois proposé au renseignement ukrainien de lui fournir des informations sur l’emplacement d’unités de l’armée russe, en échange d’un retrait des forces de Kiev de Bakhmout, ville de l’est de l’Ukraine où ses hommes combattent dans une féroce bataille.
Le journal dit s’appuyer sur des documents des services secrets américains ayant fuité et des responsables ukrainiens et américains anonymes.
Ces affirmations, qui ne peuvent pas être vérifiées de manière indépendante, sont publiées au moment où Evguéni Prigojine et l’état-major russe sont à couteaux tirés, sur fond de rivalités au sein des forces de Moscou dans le cadre du conflit en Ukraine.
« Il semblerait que je me batte pour la Russie, mais qu’en parallèle [le président ukrainien Volodymyr] Zelensky suive mes instructions. Donc la main gauche est en guerre avec la main droite », a réagi ironiquement Evguéni Prigojine lundi. « Risible », a-t-il balayé, dans un message audio publié sur Telegram par son service de presse.
L’élite russe derrière ces accusations, selon Prigojine
Le patron du groupe Wagner a notamment affirmé qu’il ne s’était « pas rendu en Afrique depuis le début » du conflit en Ukraine, en réponse aux affirmations du Washington Post selon qui Evguéni Prigojine aurait rencontré des membres des services de renseignement ukrainiens dans un pays d’Afrique qui n’est pas nommé.
Ce dernier a estimé que des membres de l’élite russe pourraient être derrière ces accusations. « Ils s’efforcent de déverser autant de merde que possible sur moi », a-t-il lancé avec virulence, dans son langage fleuri habituel.
Le groupe Wagner et son chef, Evgueni Prigojine, en conflit ouvert avec l’armée russe
Interrogé par la presse, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a qualifié d' »intox » les informations publiées par le Washington Post.
Evguéni Prigojine critique publiquement l’état-major russe depuis plusieurs mois, l’accusant de ne pas fournir aux combattants de Wagner les munitions nécessaires pour leur permettre de prendre Bakhmout, où ils sont en première ligne.
Ces critiques sont devenues encore plus violentes ces derniers jours, le patron de Wagner insultant dans des vidéos le chef de l’état-major, Valéri Guerassimov, et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou.
AFP