ChatGPT est fantastique, mais il pollue beaucoup trop

ChatGPT est une solution fabuleuse, mais son impact sur le climat est aussi inquiétant que ses performances.

Depuis quelques mois, ChatGPT est devenue l’attraction technologique numéro 1. La solution d’intelligence artificielle mise au point par Open AI n’en finit plus de faire parler d’elle. Utilisée par des millions de personnes à travers le monde, elle permet de répondre (plus ou moins bien) à des questions complexes, comme aucun Chatbot n’avait réussi à le faire jusqu’à présent.

Mais toutes les innovations ont un prix, et ChatGPT n’échappe pas à la règle. Pour fonctionner, l’intelligence artificielle fouille dans sa base de données, 100 fois plus grande que Wikipédia. Mais cette recherche permanente est loin d’être une bonne nouvelle pour la planète. Dans une récente étude menée par la plateforme Greenly, l’empreinte environnementale de ChatGPT3 serait équivalente à 136 allers-retours en avion entre Paris et New York par an.

136 allers-retours entre Paris et New-York
Dans leur enquête Greenly détaille ce chiffre. Avec 240 tCO2e ChatGPT est un grand pollueur, la faute à ses serveurs. Ils concentrent 99 % de la pollution de l’IA. Greenly explique que la consommation électrique de ces derniers est responsable des trois quarts de la pollution de ChatGPT. Le reste est partagé entre les coûts de fabrication et les fuites de gaz réfrigérants.

À la vue de ces chiffres, l’expert sur le climat Tommy Catherine se questionne sur l’intérêt d’un tel outil. “Malgré les performances fascinantes de ChatGPT, il est légitime de se demander si le jeu en vaut la chandelle sur le plan environnemental.” En plus de cette pollution “brute” ChatGPT est un grand consommateur d’eau.

ChatGPT a soif, très soif
Il y a quelques semaines, une étude menée par des chercheurs de l’université de Californie et du Texas a démontré que l’intelligence artificielle pouvait consommer jusqu’à 700 000 litres d’eau pour refroidir les data center de Microsoft. Pour se donner un meilleur aperçu de cette consommation, un litre d’eau est utilisée toutes les 100 requêtes environ.

Afin de limiter le plus possible l’impact environnemental de ChatGPT, Microsoft, qui héberge l’IA sur ses serveurs s’est dit en “recherche de solutions” pour réduire les niveaux de pollution. Lors de cette prise de parole, Microsoft a également rappelé son engagement à atteindre la “neutralité carbone” d’ici 2030. Un totem d’immunité écologique brandit par de nombreuses entreprises ces derniers mois.

Si Microsoft consent bien à faire des efforts, c’est loin d’être suffisant. L’utilisation d’Internet pollue aujourd’hui autant que l’aviation. 5 % des émissions de gaz à effet de serre sont produits par les avions, 4 % par internet. L’arrivée de solutions toujours plus avancées et énergivores comme ChatGPT ne risque cependant pas d’arranger les choses. Le monde des nouvelles technologies, longtemps épargné par la question climatique, est aujourd’hui pointé du doigt comme un des responsables à blâmer.

presse-citron.net

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