Un puissant séisme de magnitude 7,7 s’est produit vendredi dans l’océan Pacifique à quelque 300 km au sud-est de la Nouvelle-Calédonie, où le littoral a été temporairement évacué en raison de risques de tsunami, selon la sécurité civile.
Par sa puissance, la secousse a immédiatement fait craindre un risque de raz-de-marée sur les côtes de Nouvelle-Calédonie mais aussi de certaines zones côtières du Vanuatu.
« Les premières vagues sont arrivées à Maré et à l’île des Pins mais elles n’ont pas dépassé 50 centimètres. Il y a lieu de penser que cela n’ira pas au-delà », a déclaré le colonel Frédéric Marchi-Leccia, le directeur de la sécurité civile de Nouvelle-Calédonie.
Les sirènes ont retenti sur tout le territoire tandis que les forces de l’ordre et les pompiers appelaient à évacuer les côtes et les plages en ce début d’après-midi.
Le Centre d’alerte aux tsunamis du Pacifique (PTWC), basé à Honolulu, avait d’abord estimé qu’un raz-de-marée était « possible » dans un rayon de 1.000 km autour de l’épicentre, avant de lever l’alerte une heure plus tard en Nouvelle-Calédonie puis dans tout le Pacifique.
Des vagues d’un mètre au-dessus du niveau de la marée ont été observées à Lenakel au Vanuatu, selon la même source.
Les autorités de Vanuatu avaient aussi appelé les habitants à évacuer les zones côtières situées à moins de 12 mètres au-dessus du niveau de la mer et à moins de 300 mètres du rivage.
– Vagues jusqu’aux genoux –
Anna Erick, qui dirige un hôtel en bord de mer sur l’île de Tanna au Vanuatu, a expliqué à l’AFP qu’elle avait décidé de rejoindre un terrain plus élevé avec ses enfants après avoir vu des vagues inhabituellement importantes s’écraser sur une plage voisine.
Elle a précisé que les vagues arrivaient jusqu’aux genoux.
Benie Simo, organisateur de voyages sur l’île Mystère au Vanuatu, a rapporté avoir reçu par SMS un avertissement du gouvernement lui enjoignant d’évacuer les lieux et d’aller s’installer en hauteur.
Selon lui, les vagues montaient « très haut, mais ce n’est pas grand chose », évoquant une hauteur d’un à deux mètres.
« Les gens font exactement ce qu’on leur dit de faire… Ils montent sur les hauteurs jusqu’à ce qu’on leur dise qu’ils peuvent redescendre en toute sécurité », a-t-il déclaré.
– « Hyper impressionnant » –
Le PTWC avait également prévenu de la possibilité de vagues plus petites, de 30 centimètres à un mètre en Nouvelle-Calédonie, aux Fidji, à Kiribati et en Nouvelle-Zélande.
Avant la levée de l’alerte, le colonel Frédéric Marchi-Leccia avait exhorté à « rester à distance de la mer et à gagner un point en hauteur », se félicitant ensuite que la population ait respecté « les consignes ».
A Nouméa, des habitants ont fortement ressenti la secousse.
« Nous étions au 14ème étage. On était sur le canapé en train de regarder tranquillement la télé, on finissait de déjeuner et puis ça a tremblé pendant quelques secondes. C’était hyper impressionnant. On est descendu, tout le monde est descendu », a déclaré à la radio Nouvelle Calédonie Première, un habitant de Nouméa dont le nom n’a pas été révélé.
« On n’a pas réfléchi, on a appelé ceux qui étaient dans la maison, on est allé chercher ma belle-sœur et tout de suite on est venu sur les hauteurs », a raconté aussi Anne-Laure, une habitante du quartier de Magenta à Nouméa.
Un journaliste de Nouvelle-Calédonie a indiqué « avoir ressenti une forte secousse pendant au moins 15 à 20 secondes ».
La secousse a notamment été ressentie à Lifou aux îles Loyauté.
L’activité sismique est fréquente dans la « Ceinture de feu » du Pacifique où entrent en collision les plaques tectoniques.
AFP