La nourséothricine, antibiotique identifié il y a environ 80 ans mais laissé de côté depuis, pourrait s’avérer efficace contre des bactéries responsables d’infections particulièrement graves et dont l’antibiorésistance constitue une forte menace pour la santé globale.
La résistance aux antibiotiques constitue un défi de taille en matière de santé publique. Lutter contre les infections bactériennes multirésistantes nécessite d’élaborer de nouvelles méthodes de soin, de mettre en place de nouveaux traitements et de repenser la façon dont nous consommons les antibiotiques.
Dans une étude publiée dans la revue PLOS Biology, des chercheurs de l’Université de Boston (Etats-Unis) remettent au goût du jour un antibiotique vieux de 80 ans et jamais mis sur le marché : celui-ci pourrait s’avérer particulièrement efficace contre les infections bactériennes difficiles à traiter et pouvant avoir de graves conséquences sur la santé.
L’antibiorésistance, un problème sanitaire de taille
L’antibiorésistance aurait directement causé près de 1,3 million de décès dans le monde en 2019, selon une étude publiée en 2022 dans The Lancet. L’usage généralisé et conséquent des antibiotiques fait que certaines bactéries ont développé des mécanismes de défense contre ces traitements, limitant ainsi leur efficacité ou les rendant totalement inefficaces. Pourtant, difficile aujourd’hui de se passer de ces médicaments qui font partie intégrante de notre système médical : « Lors d’une opération, nous utilisons des antibiotiques pour prévenir et traiter les infections.
Bon nombre des traitements contre le cancer ou les maladies auto-immunes placent les patients dans un état d’immunosuppression profonde où ils sont très exposés aux infections. Sans antibiotiques actifs, ces traitements ne seraient pas possibles et un certain nombre de patients mourraient à cause d’infections », illustre James Kirby, chercheur à la Harvard Medical School (Boston, Etats-Unis) et co-auteur de l’étude.
Et l’antibiorésistance n’épargne personne, puisque les humains, les animaux comme l’environnement sont concernés. Le traitement par antibiotiques est pourtant un des fondements de notre médecine moderne, depuis la découverte de la pénicilline en 1928 par Alexander Fleming.
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