Un an après avoir célébré le retour de Tom Cruise dans « Top Gun », le Festival de Cannes a rendu hommage, jeudi, à une autre icône légendaire des années 1980, Harrison Ford, venu présenter sur la Croisette « Indiana Jones et le Cadran de la destinée », pour le plus grand plaisir de ses fans.
Ce n’est pas la première fois que ce passionné d’Indy fait des pieds et des mains pour apercevoir sa star de cinéma préférée. En octobre 2021, il s’est envolé pour la Sicile après avoir appris que l’équipe du film tournait des scènes dans la ville pittoresque de Cefalù. Un pari gagnant, immortalisé par un selfie avec Harrison Ford et d’autres sosies d’Indy.
« Si je peux obtenir un autographe sur cette photo, je serai ravi », déclare-t-il, brandissant un tirage grand format du cliché pris à Cefalù. « S’il m’emmène à l’intérieur pour la projection, ce sera encore mieux ! »
Pour la première d’ »Indiana Jones et le Cadran de la destinée », le Festival de Cannes a mis les petits plats dans les grands. Comme « Top Gun : Maverick » durant la dernière édition, le nouveau Indy s’est vu offrir une projection de gala hors compétition au Grand Théâtre Lumière.
Disney, qui détient désormais les droits de la franchise « Indiana Jones », espère que le festival du film le plus prestigieux du monde servira de tremplin à ce cinquième volet, comme ce fut le cas pour la suite de « Top Gun » qui a battu des records d’entrées en 2022.
En tête de la file d’attente à l’extérieur du Palais, Martine avoue ne s’être toujours pas remise du passage de Tom Cruise sur la Croisette. La première de « Top Gun », saluée par un passage de l’armée de l’air au-dessus du Palais, demeure, pour cette cannoise qui collectionne les photos de stars, l’un des épisodes les plus forts de son histoire d’amour avec le festival.
La blonde pétillante de 79 ans, surnommée « Sharon Stone » par ses amis, se souvient également du dernier passage d’Harrison Ford à Cannes, il y a près de dix ans, pour une projection de « Expendables », accompagné d’une brochette de papis stars dont Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger.
« C’était un spectacle extraordinaire, le show hollywoodien à son meilleur », s’exclame-t-elle avec une étincelle dans les yeux. « Stallone a tenu à saluer chacun d’entre nous avant d’entrer dans la salle. J’espère qu’Harrison Ford en fera de même aujourd’hui. »
Spielberg en retrait
Comme Tom Cruise l’année dernière, l’acteur d’Indiana Jones a été bruyamment ovationné lors de la première du gala de jeudi et a reçu une Palme d’or d’honneur surprise pour sa longue et brillante carrière. À 80 ans, Harrison Ford l’affirme sans détour, le cinquième volet de la franchise sera pour lui le dernier.
Dans « Le cadran de la destinée », le Dr Jones sort de sa retraite pour aider sa filleule à retrouver un trésor antique au cours d’un périple qui l’amènera à croiser le fer avec d’anciens nazis. L’acteur a été rajeuni numériquement pour créer l’illusion, dans plusieurs scènes de flash-back se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale.
Phoebe Waller-Bridge joue le rôle de la filleule, rejoignant ainsi un casting de stars parmi lesquels Mads Mikkelsen, Antonio Banderas, Boyd Holbrook, John Rhys-Davies, Shaunette Renee Wilson ou encore Toby Jones.
Le cinquième volet de la franchise est le premier sans Steven Spielberg derrière la caméra, bien que le réalisateur soit toujours impliqué en tant que producteur exécutif, aux côtés de George Lucas. John Williams, qui a composé la musique de tous les films d' »Indiana Jones » a à nouveau répondu présent.
Sorti en 1981, le premier volet, « Les Aventuriers de l’arche perdue » a été un triomphe immédiat au box-office et a remporté quatre Oscars. Ses deux suites – « Indiana Jones et le Temple Maudit » (1984) et « Indiana Jones et la Dernière Croisade » (1989) – ont construit une légende qui a inspiré des parcs à thème, des jeux vidéo ainsi que des montagnes de produits dérivés.
Bien que largement rejeté par les critiques et les fans, le quatrième volet sorti près de vingt ans plus tard, « Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal », s’est avéré être un nouveau succès commercial, portant les recettes combinées au box-office à près de deux milliards de dollars.
Arrivé au cinéma juste après la saga « Star Wars », le succès fulgurant d’Indy a dynamité la carrière d’Harrison Ford, devenu la star la plus bankable de la fin du XXe siècle.
Un extraordinaire retournement de situation pour cet acteur, qui travaillait en parallèle comme charpentier pour payer ses factures, jusqu’à ce qu’une rencontre fortuite avec George Lucas lui permette d’obtenir le rôle de Han Solo.
Harrison Ford aurait pu facilement manquer le rôle d’Indy ; George Lucas ayant initialement choisi Tom Selleck. Déjà engagé sur la sérié télévisé « Magnum », il n’a finalement pas pu rejoindre le projet.
Difficile aujourd’hui d’imaginer l’acteur moustachu dans le rôle de l’archéologue aventurier, tant l’emblématique cicatrice au menton et le sourire espiègle d’Harrison Ford sont associés au personnage.
Pour Marco Vendramini, son plus grand fan, voir un autre acteur reprendre le rôle d’Indy, à la manière de la franchise James Bond, serait une véritable hérésie. « Indiana Jones est intimement et exclusivement lié à Harrison Ford », affirme-t-il avec conviction. « Le personnage ne lui survivra pas. »
Les jours de la saga sont-ils comptés ? Selon le site Variety, Disney+ envisagerait déjà un retour du héros dans une série inédite, sans qu’aucune information n’ai jusqu’ici filtré quant à son casting.
En attendant, le studio américain, tout comme le Festival de Cannes, comptent bien profiter du succès annoncé de ce cinquième opus qui, attendu par des millions de fans avec un mélange d’excitation et de nostalgie, marque indiscutablement la fin d’une époque.
france24