L’Organisation mondiale de la Santé a lancé samedi un réseau international de surveillance afin de détecter rapidement les menaces posées par les maladies infectueuses émergentes comme le Covid-19, et partager les informations afin de prévenir les pandémies.
Le Réseau International de Surveillance des Pathogènes (International Pathogen Surveillance Network (IPSN)) fournira une plateforme reliant les pays et régions et permettant d’améliorer les systèmes de collecte et d’analyse des échantillons, a indiqué l’OMS.
Le réseau doit faciliter l’identification rapide et la traçabilité des maladies transmissibles, ainsi que le partage des informations et les mesures à prendre afin de prévenir des catastrophes sanitaires comme la pandémie de Covid-19.
Il s’appuyera sur la génomique, qui consiste à procéder au séquençage du génome des virus, bactéries et autres agents pathogènes et à étudier leur fonctionnement afin de déterminer leur contagiosité, leur dangerosité et leur mode de diffusion.
Les données recueillies alimenteront un système de surveillance plus large destiné à repérer les maladies infectueuses afin d’intervenir pour empêcher leur diffusion et à développer des traitements et des vaccins.
– Un projet ‘ambitueux’ –
Le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a qualifié d' »ambitieux » ce nouveau dispositif, soulignant qu’il pourrait jouer « un rôle vital pour la sécurité dans le domaine de la santé ».
« Comme celà a été démontré d’une manière évidente au cours de la pandémie de Covid-19, le monde est plus fort lorsqu’il est uni pour combattre des menaces sanitaires communes », a-t-il déclaré.
Le nouveau réseau, dont le lancement intervient à la veille de l’assemblée mondiale de la santé qui rassemble chaque année à Genève les pays membres de l’OMS, disposera d’un secrétariat au sein du centre de l’OMS « Hub for Pandemic and Epidemic Intelligence », plateforme consacrée à la collecte de renseignements sur les pandémies et les épidémies.
Il mettra en relation des experts du monde entier en génétique et analyse de données, issus des secteurs public, universitaire et privé.
« Tous partagent un objectif commun: détecter et répondre aux menaces posées par les maladies avant qu’elles ne deviennent des épidémies et des pandémies et optimiser la surveillance de routine des maladies », a indiqué l’OMS.
La pandémie de Covid-19 a mis en évidence l’importance de l’étude du génome des virus pour combattre les maladies dont ils sont responsables.
Sans le séquençage rapide du génome du SARS CoV-2, le virus responsable de la maladie Covid-19, les vaccins n’auraient pas pu être développés aussi rapidement et être aussi efficaces, relève l’OMS.
Les nouveaux variants du virus, encore plus contagieux, n’auraient pas pu être identifiés aussi rapidement.
« La génomique est au coeur d’une préparation et d’une riposte efficaces face aux épidémies et aux pandémies », a souligné l’OMS, soulignant que l’analyse génétique des agents pathogènes était aussi cruciale pour le contrôle de nombreuses maladies, qu’il s’agisse de la grippe ou du Sida.
Si la pandémie de Covid-19 a incité des pays à améliorer leurs capacités en matière de séquençage de génomes, d’autres manquent toujours de moyens pour recueillir et analyser les échantillons, a souligné l’OMS.
Le nouveau réseau mondial est appelé à relever ce type de défis, car il devrait « donner à tous les pays un accès au séquençage du génome des agents pathogènes et aux analyses dans le cadre de leur système de santé publique », selon M. Tedros.
AFP