Le président américain Joe Biden reste « confiant » quant à une issue favorable des négociations à Washington sur le relèvement du plafond de la dette américaine et ce, malgré « de vraies divergences », a assuré samedi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre. La menace d’un défaut de paiement des États-Unis est montée d’un cran, vendredi, les républicains ayant décrété une « pause » dans les négociations en raison de profonds désaccords.
La course contre la montre se poursuit aux États-Unis pour éviter un défaut de paiement de la dette le 1er juin. Joe Biden reste « confiant » quant à une issue favorable des négociations à Washington sur le relèvement du plafond de la dette américaine, a assuré, samedi 20 mai, la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.
Il existe toujours « de vraies divergences » entre démocrates et républicains sur le sujet mais « le président est confiant dans la possibilité d’aller de l’avant », a déclaré la porte-parole à Hiroshima, où le président américain participe au sommet du G7. « Je pense toujours que nous serons capables d’éviter un défaut » de paiement, a assuré, samedi, Joe Biden à des journalistes en marge du sommet du G7
La menace d’un défaut de paiement des États-Unis est montée d’un cran vendredi, après une « pause » dans les négociations sur la plafond de la dette entre la Maison Blanche et l’opposition républicaine, en raison de profonds désaccords. Les négociations ont ensuite repris, ce qui nous rend « optimistes », a ajouté samedi Karine Jean-Pierre. « Des discussions viennent de se terminer il y a quelques instants à peine » à Washington.
« (Joe Biden) est informé quotidiennement » de l’état des négociations concernant la dette et ce, « plusieurs fois par jour », a précisé la porte-parole de la Maison Blanche. Un accord sera trouvé « si les deux camps négocient de bonne foi », a-t-elle ajouté.
« Nous devons faire une pause », avait lancé, vendredi, le chef des républicains à la Chambre des représentants Kevin McCarthy, répondant à des journalistes au Congrès, après avoir brusquement quitté la table des négociations avec les représentants républicains Garret Graves et Patrick McHenry.
Les républicains réclament des coupes budgétaires avant de donner un feu vert au relèvement du plafond de la dette. Le point de friction : la demande des républicains de réduire les dépenses fédérales, pour les ramener aux niveaux de 2022. C’est-à-dire couper 130 milliards de dollars de dépenses.
« On ne peut pas dépenser davantage d’argent l’année prochaine », a affirmé Kevin McCarthy.
Une ligne rouge que les démocrates refusent de franchir. L’administration Biden a, de son côté, fait pression pour prolonger le plafond d’emprunt jusqu’en 2025, selon les médias américains qui citent des responsables impliqués dans les pourparlers. Les démocrates veulent croire qu’un accord reste possible si les deux parties acceptent de ne pas obtenir satisfaction sur l’ensemble des demandes, selon une source proche des discussions.
« Le temps presse »
Et, de nouveau, les deux camps se rejettent mutuellement de la responsabilité.
« Il est plus que temps que la Maison Blanche devienne sérieuse. Le temps presse », a tweeté Mitch McConnell, chef de la minorité républicaine du Sénat, accusant Joe Biden d’avoir attendu des mois avant d’accepter de négocier avec Kevin McCarthy.
Les démocrates du Congrès, de leur côté, expriment une inquiétude croissante face aux revendications des républicains, qui veulent imposer des exigences de travail plus strictes aux bénéficiaires de certaines prestations sociales.
« Les républicains menacent de faire chuter notre économie à moins que nous ne réduisions l’assurance-maladie, que nous expulsions des milliers de personnes de leurs logements sociaux et que nous mettions au chômage près d’UN MILLION d’Américains », a déploré l’élue démocrate Nanette Barragan, dans un tweet. Et d’ajouter que « leur plan fait passer la politique avant les êtres humains ».
À Wall Street, le marché boursier qui était confiant vendredi matin après les commentaires optimistes de la veille, a viré au rouge en milieu de séance. L’indice Dow Jones a terminé la journée en baisse de 0,33 %, et le Nasdaq de 0,24 %.
Joe Biden a écourté sa tournée en Asie-Pacifique en raison de la crise de la dette américaine. Il doit rentrer à Washington dès dimanche après la fin du sommet de Hiroshima. Le président américain avait exprimé, jeudi, son espoir de boucler un accord de principe avec l’opposition républicaine. Kevin McCarthy avait exprimé son optimisme quant à la possibilité de présenter un projet de loi d’ici la semaine prochaine, mais il avait indiqué qu’il faudrait un accord de principe d’ici dimanche ou lundi.
Les républicains de la Chambre des représentants avaient voté le 26 avril un projet de loi prévoyant une baisse sans précédent des dépenses publiques en échange d’une suspension du plafond d’endettement jusqu’à fin mars 2024, ouvrant la voie à une autre crise de la dette en pleine campagne électorale présidentielle.
AFP