A Marseille, des inconnus circulant en voiture ont ouvert le feu à la kalachnikov sur un autre véhicule à bord duquel se trouvaient cinq hommes. Trois d’entre eux, âgés d’une vingtaine d’années, ont été mortellement touchés.
Une nouvelle fusillade a fait trois morts tôt dimanche à Marseille, où les violences sanglantes se sont multipliées depuis le début de l’année sur fond de guerre des gangs autour du lucratif trafic de drogue.
Peu après cinq heures du matin, des inconnus circulant en voiture ont ouvert le feu à la kalachnikov sur un autre véhicule à bord duquel se trouvaient cinq hommes, dans un quartier plutôt résidentiel du 11e arrondissement, dans l’est de la ville, a-t-on indiqué de source policière.
Les victimes avaient quitté peu auparavant une boîte de nuit et roulé sur plusieurs centaines de mètres quand leur voiture a été prise pour cible, selon cette source.
Trois des hommes visés, âgés d’une vingtaine d’années, ont été mortellement touchés, le médecin des pompiers constatant leur décès sur place. Les deux autres n’ont pas été blessés et un a réussi à prendre la fuite.
Mode opératoire
Les agresseurs ont ensuite pris la fuite à bord de leur véhicule. Une voiture en feu a été retrouvée incendiée peu après non loin, un mode opératoire habituel dans les règlements de compte liés aux « stups », même s’il n’était pas immédiatement confirmé qu’il s’agissait de celle utilisée par les assaillants.
L’enquête a été confiée à la police judiciaire.
Selon une source proche de l’enquête, les hommes visés, originaires d’une cité touchée par les trafics de drogue, étaient connus des services de police.
La préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, s’est rendue sur les lieux de cette nouvelle fusillade, alors que les règlements de compte sur fond de trafic de drogue sont en recrudescence à Marseille.
Le quartier où s’est déroulée cette nouvelle attaque n’est pas connu pour abriter de points de trafic de drogue, mais la préfète a assuré que « tous les services de police sont mobilisés pour retrouver les auteurs de ces crimes abjects et pour démanteler les réseaux de trafiquants responsables de cette violence ».
« Cette lutte se poursuit avec détermination », a-t-elle insisté, soulignant que « rien qu’au cours du week-end écoulé, cinq personnes ont été interpellées en possession d’armes en lien avec des trafics de stupéfiants et trois kalachnikov, un fusil mitrailleur et une arme de poing ont été saisies ».
Selon un décompte de l’AFP, cette nouvelle attaque porte le bilan des violences sur fond de trafic de drogue à 21 morts depuis le début de l’année, avec 19 tués par balles, un lynché à mort et un retrouvé dans le coffre d’une voiture incendiée, vraisemblablement tué par balles.
Les victimes sont en général de jeunes hommes, parfois des adolescents, situés en bas de l’échelle des trafics, guetteurs ou vendeurs sur les points de deal, visés par des tueurs de bandes rivales.
« Vendetta »
Car les conflits de territoire entre trafiquants pour le contrôle des lucratifs points de deal installés dans des cités de la ville sont en train de virer à la « vendetta », avaient estimé début avril la préfète Camilleri et la procureure de Marseille Dominique Laurens.
Elles s’exprimaient après une première nuit sanglante, avec déjà trois morts par balles, dont un ado de 16 ans, et huit blessés, dans deux fusillades consécutives cette fois là. Un jeune de 15 ans touché cette même nuit est depuis décédé des suites de ses blessures.
La procureure Laurens avait à l’époque parlé d’un « bain de sang » qui s’accélère, une « dynamique particulièrement inquiétante (qui) va se poursuivre dans les mois à venir ».
Des renforts de CRS avaient été brièvement déployés dans la ville, notamment pour participer à la stratégie de « pilonnage » des points de deal. Mais sept nouveaux décès sont effectivement venus depuis s’ajouter à la liste.
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Début mai, le maire divers gauche de Marseille Benoît Payan a déploré « une guerre qui dure depuis trop longtemps », demandant un Etat « ferme et fort » face à des « tueurs » qui « ne se cachent plus ».
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