Belgique : Le Sénat pour une école obligatoire dès l’âge de trois ans pour améliorer l’écriture et la lecture

Le Sénat belge doit voter, vendredi prochain, une proposition de résolution visant à abaisser de cinq à trois ans l’âge de la scolarité obligatoire, dans le but de résoudre les déficits constatés notamment en matière des compétences de lecture et d’écriture, rapporte, lundi, le quotidien belge « Le Soir ».

Les sénateurs, dont la plupart sont issus des entités fédérées ayant l’enseignement comme compétence, voteront une proposition de résolution en ce sens, qui sera transmise aux différents parlements et gouvernements du pays, à commencer par le fédéral qui garde dans ses attributions le début de l’obligation scolaire, indique le journal.

Près de quatre élèves francophones belges sur dix de 4ème primaire sont considérés comme lecteurs précaires, selon l’édition 2021 de l’étude internationale Pirls, spécialisée dans l’évaluation des compétences en lecture, citée par Le Soir.

De tout temps fixée à 6 ans, la scolarité obligatoire a été abaissée à 5 ans en 2019 et appliquée à la rentrée 2020. Il s’agit cette fois d’aller plus loin, note la publication, relevant que si la plupart des enfants de trois à cinq ans sont bien inscrits en maternelle, la régularité de la fréquentation laisse parfois à désirer.

Pour Gaëtan Van Goidsenhoven, chef de groupe du parti Mouvement Réformateur (MR) au Sénat et auteur de la proposition avec son président de parti, l’objectif de cette réforme est d’améliorer les performances scolaires, en mettant en place un cadre commun qui offrirait à tous les mêmes chances de réussir leur scolarité, et contribuerait aussi à lutter contre les inégalités.

Un rapport publié en 2019 par la Fondation Roi Baudouin fait le constat que «dès la première primaire, les enfants issus de milieux défavorisés accumulent plus de retard que les autres, une différence qui se renforce par la suite».

Le décalage entre la langue d’apprentissage et la langue maternelle constitue également un problème à résoudre, selon le sénateur, qui précise qu’à Bruxelles, 37 % des enfants seraient élevés dans une autre langue que le français.

“Or, l’acquisition d’un vocabulaire précis et l’apprentissage des structures de la langue sont un levier majeur pour réduire la première des inégalités», estime M. Van Goidsenhoven, cité par le quotidien.

Patricia Schillings, chercheuse à l’Université de Liège et chargée de l’enquête Pirls pour la Belgique francophone, affirme que cette réforme a pour but de “faire en sorte que les élèves maîtrisent des attendus maintenant bien définis dans les nouveaux référentiels”.

“Est-ce que ça peut les aider à mieux lire, à mieux entrer dans le monde du langage écrit ? Oui, à condition qu’à l’école maternelle, on ne fasse pas que du ludique”, insiste-t-elle.

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