D’immenses imprimantes 3D sont utilisées en Ukraine pour participer à la reconstruction.
Les équipes de LCI ont suivi l’un de ces chantiers, avec une école sortant de terre en l’espace de quelques jours.
Alors que le conflit semble parti pour durer, aucune des deux armées ne semblant en mesure d’infliger une défaite décisive à l’autre, l’Ukraine pense déjà à sa reconstruction. Plusieurs dizaines de milliards de dollars d’aides internationales (plus de 20 milliards par la Banque mondiale, 15,6 milliards de la part du FMI), ont déjà été débloqués.
En parallèle, Kiev s’appuie sur les nouvelles technologies pour accélérer le processus dans certaines villes sinistrées.
Régulièrement bombardée, même si elle n’a pas été le théâtre de combats terrestres comme ont pu l’être Bakhmout, Marioupol ou même Kiev, Lviv veut déjà penser à la suite. Pour cela, la ville dans l’ouest du pays utilise une imprimante 3D géante. LCI S’est rendu sur l’un des chantiers, celui de la construction d’une école.
Une grande école construite en trois semaines
À lui seul, un gigantesque robot coule des couches entières de murs de béton. Petit à petit, l’imprimante 3D fait sortir de terre un tout nouvel établissement scolaire. « La technologie de l’impression 3D est très compliquée. C’est un mélange de matériaux – pour avoir de la matière – avec de l’intelligence artificielle, des modèles 3D. Tout cela avec des logiciels et de la robotique », explique Jean-Christophe Bonis, fondateur de Team4UA, une association à l’origine de plusieurs projets pour soutenir l’Ukraine.
La construction devant durer environ trois semaines, le complexe pourra bientôt accueillir une centaine d’élèves. « Nous utilisons la technologie de l’imprimante 3D parce que nous pouvons construire des installations dix fois plus vite », assure l’entrepreneur. « Dans quelques mois, nous imprimerons aussi un pont dans la région de Kherson. Grâce à ces deux projets pilotes, nous participons à la reconstruction du pays », ajoute-t-il.
Cette technologie doit être développée, améliorée et transmise à d’autres »
Pour les habitants et les constructeurs, ce genre de procédé doit être démocratisé à l’avenir, devenir une solution à exploiter pour faire disparaître les affres de la guerre. « En général, le processus n’est pas difficile mais il y a beaucoup de nuances qu’il faut apprendre, pendant au moins un an. (Il y a aussi) les différents processus d’amélioration, en plus de ceux-là, pour le rendre performant », reconnaît Ievguenii Tioupa, le chef du projet. « Je pense que l’impression 3D a un avenir en Ukraine.
Cette technologie doit être développée, améliorée et transmise à d’autres », appelle-t-il. De son côté, Liouba, professeure à l’école primaire, se dit « contente de cette construction car il s’agit d’un objet très rapide, de qualité, et de progrès ».
Une chose est sûre, pour les Ukrainiens, ce genre de technologies permettent, l’espace de quelques instants, de se projeter dans l’avenir et de penser à l’après-guerre.
LCI