L’humanitaire belge Olivier Vandecasteele, qui était détenu en Iran, a été libéré, vendredi, dans le cadre d’un accord d' »échange mutuel » de détenus entre l’Iran et la Belgique, a annoncé le Premier ministre belge Alexander De Croo. Il s’agit du diplomate Assadollah Assadi condamné à 20 ans de prison pour un projet d’attentat en France.
L’humanitaire belge Olivier Vandecasteele a été échangé, vendredi 26 mai, contre le diplomate iranien Assadollah Assadi, condamné à 20 ans de prison à Anvers en 2021, pour un projet d’attentat en France. Une libération de prisonniers facilitée par Oman, médiateur entre Téhéran et les pays occidentaux.
« Olivier a passé 455 jours en prison à Téhéran. Dans des conditions insoutenables. Innocent. Si tout se déroule comme prévu, il sera parmi nous ce soir. Enfin libre », a déclaré le Premier ministre belge Alexander De Croo, sans faire référence à un échange de détenus.
Arrêté le 24 février 2022 à Téhéran, Olivier Vandecasteele, 42 ans, avait été condamné pour « espionnage ».
Traité de transfèrement mutuel
La télévision iranienne a confirmé, de son côté, que l’échange de prisonniers concernait un diplomate iranien, Assadollah Assadi, condamné à Anvers en 2021 à vingt ans de prison pour un projet d’attentat, qui devait viser un rassemblement du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, coalition d’opposants) en 2018 en France.
Les deux ex-détenus « ont été transportés de Téhéran et de Bruxelles vers Mascate aujourd’hui (vendredi) en vue de leur retour dans leurs pays respectifs », a précisé le sultanat.
Un traité de transfèrement mutuel de condamnés signé en 2022 entre la Belgique et l’Iran et entré en vigueur le 18 avril a ouvert la voie à cet échange.
L’Iran avait salué l’adoption de cet accord et laissé entendre fin avril que le transfèrement allait se produire.
Au cœur d' »un chantage »
Des opposants au pouvoir iranien ont tenté d’annuler cet échange, sans succès. À leurs yeux, la libération d »Assadollah Assadi reviendrait à encourager le « terrorisme d’État » pratiqué par l’Iran.
Plusieurs dizaines d’Occidentaux sont détenus en Iran, décrits par leurs soutiens comme des innocents utilisés par Téhéran comme moyens de pression et monnaie d’échange.
Selon la Belgique, Olivier Vandecasteele était au cœur d' »un chantage », et traité « de manière inhumaine ».
La famille d’Olivier Vandecasteele avait dénoncé les mauvais traitements qui lui étaient infligés. Ses conditions de détention relèvent de « la torture », avait accusé fin avril Alexander de Croo devant la chambre des députés.
La libération d’Olivier Vandecasteele intervient deux semaines après celles de deux ressortissants français, Benjamin Brière, 37 ans, incarcéré depuis trois ans dans la prison de Mashhad dans le nord-est de l’Iran, et le Franco-Irlandais Bernard Phelan, 64 ans, qui avait passé sept mois en détention.
Trente-cinq ressortissants d’une douzaine d’États membres de l’UE, dont quatre Français, sont toujours détenus en Iran, selon la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna.
AFP
