Le Centre Ouest africain de formation et d’études bancaire (Cofeb), en partenariat avec HEC Paris, a organisé, hier mardi 30 mai, une Master-Class internationale sur le thème : « Financement des infrastructures en Afrique : quelles stratégies pour les banques ? ».
Le conseiller du directeur général du Cofeb qui a présidé la rencontre a souligné que cette conférence marque le lancement officiel de l’édition 2023 des Parcours certifiants Bceao- Cofeb/Hec Paris, destinés aux cadres et dirigeants de l’écosystème bancaire et financier de l’Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa) et des autres pays d’Afrique.
Patrick Kodjo a indiqué que ce programme conjoint de renforcement des capacités managériales du secteur bancaire et financier est une initiative des Autorités de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), visant à permettre aux dirigeants et aux cadres du système financier de l’Uemoa, d’accéder à des formations de haut niveau conformes aux normes internationales.
Cette conférence internationale animée par Bertrand QUELIN, Professeur permanent de stratégie à HEC Paris, a permis à ce dernier d’entretenir les participants sur le thème « Financement des infrastructures en Afrique : quelles stratégies pour les banques ? »
A l’entame de sa présentation, Pr QUELIN a indiqué que « la mise en place d’infrastructures résilientes, de transferts monétaires et de facilités d’emprunt protège les plus pauvres de l’insécurité alimentaire engendrée par les chocs climatiques ».
Dans le même sillage, il a confié que les revenus des habitants des pays émergents augmentent. Raison pour laquelle, dit-il, ces pays devront, au cours des prochaines décennies, dépenser plus et mieux dans des projets d’infrastructures.
Pr Bertrand QUELIN est d’avis que les capacités et les problèmes de financement des pays déterminent, en partie, le rythme auquel ils peuvent espérer combler leurs retards, notamment dans le domaine des infrastructures.
Bien que l’investissement privé puisse jouer un rôle important, M. QUELIN fait savoir que certains grands projets d’infrastructures nécessitent, sans aucun doute, un co-financement public. En ce sens, dit-il, il faut alors choisir le type de financement le plus adapté, évaluer l’importance des engagements conditionnels et proposer éventuellement des garanties.
Avantages et inconvénients des options de financement des infrastructures
Pour les options de financement des infrastructures, M. QUELIN relève des avantages et des inconvénients. Concernant le financement par les recettes générales, il dévoile, comme avantage, le fait que les dépenses en capital soient sous contrôle législatif. Pour les inconvénients, il a cité les transferts à la collectivité, le risque de détournement, et les règles budgétaires.
Le financement par les emprunts sur les marchés financiers a pour avantage, selon le professeur, des marchés de la dette compétitifs et du contrôle législatif alors que les inconvénients sont les coûts, le risque de change, l’impact négatif de certaines exonérations fiscales.
Pour l’aide publique au développement (Apd), le professeur QUELIN note des financements bon marché et de la transparence et des inconvénients, comme les ressources limitées.
Concernant le financement par les Partenariats public-privés (Ppp), il est relevé la réduction des coûts supportés et l’attractivité pour les investisseurs privés. Comme inconvénients des Ppp, il énumère les engagements hors comptabilité publique, les transferts de risques (coûts élevés des financements), la transparence limitée et enfin la responsabilité limitée.
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