NORD: UN ENFANT SOURD EMPÊCHÉ DE JOUER AU BASKET EN COMPÉTITION, SES PARENTS DÉNONCENT UNE DISCRIMINATION

Le club justifie sa décision en invoquant des problèmes de sécurité pour l’enfant et les autres joueurs. Interpellée, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra affirme qu’une solution va être trouvée.

À cause de sa surdité, il pourrait ne plus pratiquer le sport qu’il aime. À 7 ans, Louis, sourd, joue au basket à l’AS Wattignies-Templemars (Nord), un club de la périphérie de Lille. Pourtant, après un an, les dirigeants ont annoncé à ses parents qu’il ne pourrait pas jouer la saison prochaine lors des matchs en cinq contre cinq pour des raisons de « sécurité », rapportent nos confrères de France Bleu Nord.

Pour sa maman, Charlotte Delporte, « on le refuse juste parce qu’on n’accepte pas son handicap, c’est incompréhensible ». De son côté, Thierry Pasbecq, président du club, avance « avoir expliqué la situation à sa maman dès le départ » et évoque un manque « cruel de moyen et de formation pour prendre en charge un enfant » en situation de handicap.

« Son coach dit que c’est le meilleur »
Après une saison en école de basket, Louis devait à la rentrée prochaine entamer son passage en équipe U9. Une évolution qui aurait permis au petit garçon de jouer des matchs de basketball, en cinq contre cinq. Mais pour le président du club, faire jouer Louis engendrerait « des problèmes de sécurité pour lui, et pour les autres joueurs ».

Une justification qui ne convient pas à aux parents du petit garçon. « Ce sont des salades! À 7 ans, on ne devrait pas interdire à un enfant de jouer. Louis est un enfant comme les autres, il a juste des oreilles qui ne marchent pas. Son handicap est invisible, et il se débrouille très bien », explique la maman auprès de France Bleu Nord. D’autant plus que selon elle, Louis « a une vision supérieure aux entendants et son coach dit même que c’est le meilleur joueur de son équipe ».

Cette décision, le petit basketteur a eu du mal à la comprendre. Elle l’a même fait douter sur son niveau. « Quand j’ai essayé d’expliquer à Louis, il a essayé de comprendre et m’a dit : « Pourquoi, je suis nul ? », regrette Charlotte Delporte.

Le club évoque un manque de moyens
C’est sur les réseaux sociaux que la mère de famille a essayé d’alerter sur la situation. Sur Facebook, la mère a présenté la situation en ajoutant trois captures d’écrans de ces discussions avec le comité départemental du Nord et avec les dirigeants du club.

Une initiative que « n’approuve » pas le club. « Quel intérêt aurions-nous à rejeter Louis? », questionne le président. « Nous sommes tous bénévoles ici, et nous enseignons pour l’amour du sport ».

« Prendre en charge un enfant handicapé demande des dispositifs, nous ne sommes pas assez formés, et c’est regrettable. Mais nous manquons d’entraîneurs pour l’année prochaine et je ne peux pas demander aux équipes de travailler plus qu’elles ne le font déjà », regrette-t-il.

La ministre des Sports répond à la famille
En guise de solution, le club a tenté d’aiguiller la famille vers une équipe handisport qui existe à Tourcoing. Mais pour le père, Benjamin, sourd également, le club cherche à « contourner le problème ». « On a demandé d’essayer au moins un match! Mais ils ont refusé. Moi quand j’étais petit, j’étais comme lui, et je n’ai jamais eu de problème », s’insurge-t-il.

Les parents refusent donc que Louis joue dans un club handisport en raison de son « handicap invisible ». « Ça n’a aucun sens qu’il se retrouve avec des enfants en fauteuil roulant. Si encore il y avait un club de basket pour enfants sourds à la limite… mais sinon, ça ne nous semble pas cohérent. »

Les deux parents n’en démordent pas et souhaitent voir leur fils porter un maillot de basket à la rentrée prochaine. Elle a contacté le directeur technique de la Fédération française de Basket ainsi que l’adjointe aux Sports de la ville de Lille. En attente d’une réponse de leur part, la famille a reçu une réponse de la part d’Amélie Oudéa-Castéra sur Twitter.

Elle affirme que son ministère « trouvera une solution pour Louis » et travaille pour que « l’accès à une pratique sportive choisie, quel que soit son handicap, soit une réalité partout en France ».

Les parents de Louis espèrent de leur côté que les choses « vont bouger » et parlent « d’une petite avancée pour tous les enfants sourds qui ne devraient pas être freinés dans leur choix sportif ».

bmftv

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