Cette mesure répond à une ancienne revendication des militants de la cause amazighe, dans un souci de préserver la langue, alors qu’elle est enseignée à seulement 330 000 écoliers actuellement.
Le Maroc entend généraliser progressivement l’enseignement de la langue amazighe (berbère) à l’école primaire, une décision qui concernera 4 millions d’élèves d’ici à la fin de la décennie, a annoncé jeudi le ministre de l’Education.
« L’enseignement de la langue amazighe profitera à quelque 4 millions d’élèves au sein de 12 000 établissements d’enseignement primaire, à l’horizon 2030 », a déclaré le ministre de l’Éducation nationale Chakib Benmoussa lors d’un point presse.
Cette mesure répond à une ancienne revendication des militants de la cause amazighe, dans un souci de préserver la langue, alors qu’elle est enseignée à seulement 330 000 écoliers actuellement.
Sa généralisation va « nécessiter une augmentation du nombre d’enseignants spécialisés et d’enseignants bilingues et ce, à partir de la prochaine rentrée scolaire », a précisé M. Benmoussa.
La langue amazighe avait été reconnue en 2011 comme langue officielle dans la nouvelle Constitution du royaume, au côté de l’arabe.
En 2019, une loi organique avait officialisé son usage dans l’administration, les collectivités territoriales, les services publics, ainsi que dans l’enseignement public et privé.
L’une des conséquences les plus notables de cette législation a été l’apparition de l’alphabet « tifinagh » – reconnu comme l’écriture originale des Berbères en Afrique du nord – sur les bâtiments publics, en plus de l’arabe et du français.
Les militants amazighs ont cependant critiqué la lenteur du déploiement de cette langue, notamment dans l’enseignement.
Début mai, le roi Mohammed VI a institué pour la première fois le Nouvel an amazigh comme jour férié officiel payé, fêté chaque année le 13 janvier, un autre revendication du mouvement berbère.
En outre, le gouvernement marocain a décidé d’étendre l’enseignement de la langue anglaise dès la première année du collège dans le service public, afin de favoriser la diversité linguistique dans ce pays où le français est une langue très répandue mais pas officielle.
africanews