Le printemps météorologique 2023, allant du 1er mars au 31 mai, a été le plus chaud enregistré en Espagne depuis le début des statistiques climatiques dans le pays, a annoncé mercredi l’agence météorologique nationale (Aemet).
Durant ces trois mois, la température moyenne a été dans le pays de 14,2 degrés, soit 1,8 degré de plus que la normale de saison et 0,3 degré de plus que le dernier printemps record datant de 1997.
Le printemps 2023 a été par ailleurs le deuxième plus sec jamais enregistré en Espagne, selon l’Aemet.
Une masse d’air chaud et sec venue d’Afrique du Nord a entraîné fin avril un record absolu de température en Espagne continentale avec 38,8 degrés dans le Sud du pays, un niveau digne du mois de juillet.
Le mois de mai a en revanche été marqué par des températures inférieures aux normales de saison et des pluies très abondantes qui n’ont toutefois pas mis fin à l’état de sécheresse historique qui frappe le pays, souligne l’Aemet.
« La situation s’est un peu améliorée avec les pluies de la deuxième quinzaine de mai » mais « le problème de sécheresse, qui se mesure sur le long terme, n’a pas été solutionné », a noté Ruben del Campo, porte-parole de l’agence, en évoquant un déficit de précipitations de 20% depuis octobre, premier mois de l’année hydrologique en Espagne.
Les fortes pluies du mois de mai ont été considérées comme trop tardives par les spécialistes pour résoudre le grave déficit hydrologique affectant le pays, notamment car elles tendent à ruisseler et non à s’infiltrer dans les nappes phréatiques.
Les épisodes de températures exceptionnellement élevées se sont multipliés ces dernières années en Espagne, pays européen en première ligne du changement climatique avec près de 75% de son territoire en risque de désertification selon l’ONU.
Selon l’Aemet, 2022, année marquée par un été extrêmement chaud et des incendies dévastateurs, a été l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le pays.
Trente-cinq jours de 2022 ont connu un record de chaleur absolu dans le pays, soit près d’un jour de l’année sur dix, relève l’agence.
Si 2023 connaîtra un été plus chaud que la normale, il est « peu probable » qu’il le soit plus que celui de 2022, qui avait été exceptionnel, pronostique Ruben del Campo.
AFP