Le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a réuni les recteurs d’académie mardi, leur demandant « de la fermeté ». « La laïcité, on la défend partout et notamment à l’école », renchérit le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
Le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a demandé aux recteurs de la « fermeté », dans l’application des principes de laïcité à l’école.
Il leur a rappelé qu’il n’y a pas d’établissement scolaire de « non-droit ». Le ministre a réuni les recteurs mardi 6juin, sur les questions du harcèlement scolaire et de la laïcité. Des problématiques qui font l’objet de débats récurrents.
« Pas d’établissement de non-droit »
« Sur la laïcité, il les a appelés à la fermeté et au respect de la circulaire de 2004. Il leur a demandé d’accompagner les établissements où des situations problématiques étaient détectées », indique l’entourage de Pap Ndiaye. Le ministre, régulièrement attaqué par la droite et l’extrême droite sur les questions de laïcité, a enjoint les recteurs « de travailler en coordination avec les préfectures et de partager en interministériel les différentes situations. Il leur a rappelé qu’il n’y avait pas d’établissement de non-droit », poursuit-on au ministère.
Selon Le Parisien, Pap Ndiaye réunissait les recteurs pour évoquer en particulier les incidents liés au port de l’abaya, une tenue traditionnelle pour les femmes, accusée par les tenants d’une laïcité stricte d’être le paravent d’une pratique religieuse, et qui fait polémique dans certains lycées. En octobre dernier, le ministre avait rapporté « une hausse des signalements » d’atteintes à la laïcité à l’école depuis la rentrée 2022, « en particulier les signalements de port de vêtements », tels que « les abayas, qui semblent se multiplier ».
« Faut-il adapter notre arsenal de réponses ? »
« La laïcité, on la défend partout, et notamment à l’école », a de son côté affirmé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, mercredi à l’issue du conseil des ministres. Il assure que le gouvernement « agit » sur ce sujet. « La question, c’est faut-il adapter notre arsenal de réponses face à un phénomène qui pourrait être en extension et qui poserait de très nombreux problèmes », a-t-il ajouté, interrogé sur les abayas. « Le ministre de l’Éducation est à sa place en travaillant avec les recteurs et tous les responsables de l’enseignement de notre pays, pour déterminer s’il y a lieu ou non de mettre en place d’autres actions », a poursuivi Olivier Véran.
Les chiffres mensuels des atteintes déclarées à la laïcité pour mai ont été publiés mercredi par le ministère, avec des résultats ambivalents. Les atteintes à laïcité à l’école ont baissé globalement de 30% entre avril et mai, passant de 625 à 438. Elles avaient auparavant fortement augmenté en mars (à 505, contre 282 en février). Mais la part des incidents relevant du port de signes et tenues religieux, comme les abayas et qamis (vêtement long traditionnel porté par les hommes), a augmenté, représentant 56% du total, contre 37% en avril et 42% en mars. Cette hausse est cependant moindre en valeur absolue (une quinzaine de faits remontés en plus).
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