L’édile (EELV) est entendu par les enquêteurs de la Brigade financière. Ces derniers cherchent à savoir si une association n’aurait pas été favorisée dans l’attribution de deux marchés publics.
Eric Piolle est en garde à vue. Le maire de Grenoble a été convoqué par la brigade financière dans le cadre d’une enquête préliminaire pour « favoritisme », indique une source policière au Parisien, confirmant une information du Dauphiné Libéré. Il s’est rendu ce mardi matin dans les locaux de l’antenne de la police judiciaire de Valence dans la Drôme, répondant à une convocation policière.
Le maire écolo est soupçonné d’avoir favorisé une association dans l’attribution de deux marchés publics, en 2015 et 2016. Plus précisément, l’association Fusées s’est vue attribuer l’organisation de deux éditions de la Fête des Tuiles, d’un montant de 123 000 euros pour l’édition 2015 et de 128 000 euros pour la suivante. Il est reproché à la ville de ne pas avoir respecté toutes les obligations en matière de publicité.
A son arrivée à la tête de la mairie, en 2014, Eric Piolle avait décidé de revoir de fond en comble la politique culturelle de la ville, qu’il jugeait parisienne et élitiste, créant beaucoup de craintes et de rancœur. Claquements de portes, burn out, le milieu culturel grenoblois a mal vécu pendant ces années. Même l’adjointe « aux » cultures, cheffe de gare de profession, a quitté la vie politique après six années épuisantes.
« Une affaire picrocholine »
En mai 2018, le parquet de Valence avait ouvert une enquête préliminaire à la suite d’un signalement de la Chambre régionale des comptes, qui dans son rapport concluait à « plusieurs irrégularités importantes » dans la passation des marchés publics liés à l’organisation de la Fête des Tuiles. « Les règles de publicité et de mise en concurrence n’ont pas été respectées, les conditions dérogatoires prévues par le code des marchés publics n’étant pas satisfaites », écrivait alors la chambre régionale des comptes.
Un an plus tard, deux Grenobloises proches de l’ancien ministre Alain Carignon (LR), le principal opposant à M. Piolle à Grenoble, avaient déposé une première plainte, puis une autre, contre X en septembre 2019, avec constitution de partie civile. Cette seconde plainte n’avait pas donné lieu à la saisie d’un juge d’instruction pour des raisons de procédure.
Dans la presse, le maire EELV, qui envisage de se présenter à la présidentielle de 2022, avait expliqué qu’il avait respecté la procédure et qu’il était victime d’un règlement de compte politique.
« Je ne suis pas au courant. Je n’ai aucune inquiétude », a réagi Yannick Jadot, interrogé par Le Parisien. « Je lui apporte mon soutien, comme toujours aux écologistes. Cela m’a l’air d’être une affaire picrocholine. Nous nous abstenons de faire tout commentaire sur le travail de la justice. »
Source: ; lemonde.fr