Législatives en Guinée-Bissau: majorité absolue pour l’opposition, selon les résultats provisoires

La coalition PAI-Terra Ranka, portée par le parti PAIGC, a remporté 54 sièges sur 102 au Parlement, soit la majorité absolue, à l’occasion des élections législatives organisées le 4 juin et dont les résultats provisoires ont été dévoilés par la Commission nationale électorale ce 8 juin. Le parti du président du pays, Umaro Sissoco Embalo, le Madem, récolte 29 sièges.

Selon la Constitution, le parti qui obtient la majorité au Parlement obtient automatiquement le poste de Premier ministre. Le président Embalo se dit prêt à nommer au poste de Premier ministre Domingo Simoes Pereira, le président du PAIGC et leader de la coalition PAI-Terra Ranka.

PAI-Terra Ranka, coalition portée par le parti PAIGC, obtient une majorité absolue à l’Assemblée nationale : 54 sièges, loin devant le Madem, le parti du président de la République qui obtient 29 sièges.

Selon la Constitution, le parti qui remporte la majorité au Parlement obtient de manière automatique le poste de Premier ministre du pays. Concrètement, la Guinée-Bissau devrait connaître une cohabitation avec un Premier ministre issu des rangs du PAIGC.

Ces élections sonnent comme un désaveu pour le Madem-G15. Le parti du président doit donc renoncer à son projet de soumettre une révision de la Constitution.

Selon les résultats provisoires, la troisième force politique à l’Assemblée nationale populaire est le Parti pour la Rénovation sociale, qui obtient 12 sièges. Autre donnée : le Parti des Travailleurs de Guinée, le PTG, créé il y a seulement six mois, fait son entrée à l’Assemblée, avec six sièges. Le parti de Botché Candé parvient donc à s’imposer dans l’arène politique en si peu de temps.

Le porte-parole du PAIGC encourage toute la classe politique à le laisser travailler pour ce mandat de quatre ans et donc à mettre fin à ces cycles de crise à répétition à la tête des institutions de cet État d’Afrique de l’Ouest. « Le message que nous voudrions lancer à la population bissau-guinéenne et nos adversaires, c’est de nous laisser travailler pendant quatre ans. On demande que les adversaires aillent dans le sens de contribuer à réduire la souffrance du peuple bissau-guinéen », explique Muniro Conté.

« Nouvelle page »
Braima Camara, la tête de liste du Madem-G15, affirme avoir félicité son challenger, Domingo Simoes Pereira. Dans une interview à la rédaction en portugais de RFI, le président du PAIGC et leader de la coalition PAI-Terra Ranka a exprimé sa satisfaction vis-à-vis des résultats provisoires qui donnent une majorité absolue à la coalition. « Je crois que nous sommes en train d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire politique de notre pays », a-t-il déclaré.

« À partir d’aujourd’hui, nous sommes invités à reconnaître le choix, librement prononcé, du peuple guinéen. Le président, en tant que premier magistrat de la Nation, sûrement va montrer qu’il comprend que nous voulons ouvrir une nouvelle page dans l’histoire politique du pays », a ajouté Domingo Simões Pereira. « Nous allons tous contribuer à faire de cette journée une journée différente, une nouvelle journée et un nouveau départ », a-t-il conclu.

Le président recule et se dit prêt à nommer Domingos Simões Pereira au poste de Premier ministre
Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, accepte les résultats et annonce qu’il est prêt nommer Domingos Simões Pereira, vainqueur des élections législatives de dimanche, au poste de Premier ministre, après avoir dit le contraire pendant la campagne électorale. « Je sais ce que j’ai dit, mais un homme politique doit prendre du recul pour le bien-être de la nation », a déclaré le chef de l’État, dans un message à la nation, au palais présidentiel, à Bissau.

« En politique, il n’y a pas d’ennemis permanents. Si la coalition Terra-Ranka propose sa tête de liste, je le nommerai comme Premier ministre de Guinée-Bissau », a-t-il déclaré, ajoutant que le président de la République va « cohabiter avec le prochain gouvernement ».

Une fois élu, vous êtes président de la République, pas président du parti et donc j’ai la prérogative constitutionnelle d’être président de toutes les forces vives de la nation et c’est ça que je suis en train de faire…

En attendant, des militants ont commencé à célébrer la victoire : ils sont sortis spontanément dans le centre-ville de la capitale, avec des drapeaux et des casseroles pour exprimer leur joie.

EFI

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