Emmanuel Macron avait annoncé le 28 avril qu’il profiterait du déconfinement du pays pour « reprendre son bâton de pèlerin », afin de rencontrer les Français. Le calendrier s’accélère, avec une immersion de deux jours dans le Lot cette semaine, pour « prendre le pouls » du pays.
« Dès le début du mois de juin, grâce au retour à une vie aussi normale que possible, je veux reprendre mon bâton de pèlerin et aller dans les territoires pour prendre le pouls du pays », avait-il expliqué fin avril. Le chef de l’État avait alors évoqué une « grande concertation » avec les élus et les « forces vives » du pays, autour de la relance économique, des investissements et de la « simplification » administrative. Transformer, simplifier, consulter : tous les mantras qui avaient fait le succès des Marcheurs en 2017, lors de la précampagne ayant conduit Emmanuel Macron au pouvoir.
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« J’aime particulièrement le Lot, Figeac, Cahors », expliquait-il la semaine dernière à Zadig. « On y trouve une forme de ruralité heureuse. Je pense à Saint-Cirq-Lapopie. Ce sont des lieux qui permettent de comprendre ce qui est accepté en France et ce qui ne l’est pas. Ils synthétisent beaucoup d’histoire. »
Le choix de Saint-Cirq-Lapopie, commune rurale de quelque 200 habitants classée parmi les plus beaux villages de France, est tout sauf anodin. En août 2016, Emmanuel Macron – alors ministre de l’Économie sur le point de quitter le gouvernement pour lancer sa campagne présidentielle – s’y était rendu dans un cadre privé. Comme président de la République, il y était retourné en janvier 2019, en pleine crise des Gilets jaunes, alors qu’il cherchait à apporter des réponses à la colère et lançait son « grand débat national ».
« Emmanuel Macron veut entendre ce que le pays a à dire, ses idées, ses projets, puis engager les réformes et les changements nécessaires dans l’intérêt de la France », expliquait alors à la Dépêche le maire de Saint-Cirq-Lapopie, Gérard Miquel, un socialiste rallié de longue date au fondateur d’En Marche, et qui avait parrainé sa candidature en 2017. Bref, un village qui a accueilli Emmanuel Macron aux grands tournants de son parcours politique.
Écouter plutôt qu’annoncer
Après un premier déplacement inaugural à Nevers, fin mai, à la rencontre des jeunes, Emmanuel Macron semble se tourner délibérément vers le monde rural, et notamment ces élus locaux, consultés par le chef de l’État en visioconférence le 27 avril dernier, pour aborder le sujet de la relance économique du pays.
Pour autant, l’exécutif insiste sur l’aspect informel de ces déplacements à venir. « Il n’y aura pas de déplacement thématisé », assurait à LCI une source gouvernementale, le 26 mai. « Il pourrait visiter une exploitation agricole, faire une déambulation dans le centre-ville, participer à une table-ronde avec les commerçants… » Il s’agirait « d’une grande concertation », mais « pas d’un grand débat », a prévenu cette source, en référence au débat qui avait suivi, au printemps 2019, la crise des Gilets jaunes.
De ces échanges avec les Français, Emmanuel Macron pourrait en tout cas tirer un bilan avant l’été et ainsi esquisser les pistes de sortie de crise à engager dans les dix mois qui restent avant l’échéance présidentielle. En évitant, si possible, une nouvelle crise sociale dans cette dernière ligne droite du quinquennat.
Source: tf1.fr
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