Emmanuel Macron reprend son « bâton de pèlerin » et démarre son tour de France dans le Lot mercredi

Emmanuel Macron avait annoncé le 28 avril qu’il profiterait du déconfinement du pays pour « reprendre son bâton de pèlerin », afin de rencontrer les Français. Le calendrier s’accélère, avec une immersion de deux jours dans le Lot cette semaine, pour « prendre le pouls » du pays.
Un tour de France printanier pour renouer avec les fondamentaux des Marcheurs. Quatre ans après son élection et un an avant la nouvelle échéance présidentielle, Emmanuel Macron, qui n’a toujours pas fait acte de candidature, lance cette semaine une tournée à travers l’Hexagone à l’occasion de laquelle il compte « prendre le pouls du pays », selon l’expression qu’il avait utilisée le 28 avril dernier, dans une interview à la presse régionale. Une tournée qui s’engage sur fond d’embellie sur le front sanitaire, et alors que les Français profitent des premiers effets du déconfinement – un optimisme retrouvé qui profite d’ailleurs au locataire de l’Élysée, selon les derniers sondages.

« Dès le début du mois de juin, grâce au retour à une vie aussi normale que possible, je veux reprendre mon bâton de pèlerin et aller dans les territoires pour prendre le pouls du pays », avait-il expliqué fin avril. Le chef de l’État avait alors évoqué une « grande concertation » avec les élus et les « forces vives » du pays, autour de la relance économique, des investissements et de la « simplification » administrative. Transformer, simplifier, consulter : tous les mantras qui avaient fait le succès des Marcheurs en 2017, lors de la précampagne ayant conduit Emmanuel Macron au pouvoir.

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Déplacement très symbolique
Pour inaugurer cette série de déplacements – une dizaine sont prévus d’ici à l’été et il ne s’interdit pas de dormir sur place -, le chef de l’État commence par une tournée en immersion dans le Lot, mercredi et jeudi. Il doit se rendre à Saint-Cirq-Lapopie, puis dans le village de Martel ainsi qu’à la préfecture de Cahors.

« J’aime particulièrement le Lot, Figeac, Cahors », expliquait-il la semaine dernière à Zadig« On y trouve une forme de ruralité heureuse. Je pense à Saint-Cirq-Lapopie. Ce sont des lieux qui permettent de comprendre ce qui est accepté en France et ce qui ne l’est pas. Ils synthétisent beaucoup d’histoire. » 

Le choix de Saint-Cirq-Lapopie, commune rurale de quelque 200 habitants classée parmi les plus beaux villages de France, est tout sauf anodin. En août 2016, Emmanuel Macron – alors ministre de l’Économie sur le point de quitter le gouvernement pour lancer sa campagne présidentielle – s’y était rendu dans un cadre privé. Comme président de la République, il y était retourné en janvier 2019, en pleine crise des Gilets jaunes, alors qu’il cherchait à apporter des réponses à la colère et lançait son « grand débat national ».

« Emmanuel Macron veut entendre ce que le pays a à dire, ses idées, ses projets, puis engager les réformes et les changements nécessaires dans l’intérêt de la France », expliquait alors à la Dépêche le maire de Saint-Cirq-Lapopie, Gérard Miquel, un socialiste rallié de longue date au fondateur d’En Marche, et qui avait parrainé sa candidature en 2017. Bref, un village qui a accueilli Emmanuel Macron aux grands tournants de son parcours politique.

Écouter plutôt qu’annoncer
Selon les éléments donnés jusqu’ici par l’exécutif, l’objectif du chef de l’État n’est pas d’annoncer de nouvelles mesures, mais bien d’écouter les Français à l’occasion de ces déambulations. Un exercice auquel il s’était d’ailleurs longuement prêté lors des commémorations de la fin de la Grande Guerre, à l’automne 2018, avant l’émergence des Gilets jaunes, et qui semble marquer une volonté de rétablir le dialogue avec le pays après 15 mois de crise sanitaire ininterrompue.

Après un premier déplacement inaugural à Nevers, fin mai, à la rencontre des jeunes, Emmanuel Macron semble se tourner délibérément vers le monde rural, et notamment ces élus locaux, consultés par le chef de l’État en visioconférence le 27 avril dernier, pour aborder le sujet de la relance économique du pays.

Emmanuel Macron saisira-t-il l’occasion de cette prise de température pour trancher sur des dossiers qui divisent sa majorité, comme la réforme des retraites, interrompue avant la crise sanitaire et dont la poursuite est très hypothétique ? « Le tour de France du président de la République pourra peser dans la discussion. Je pense qu’il tranchera entre maintenant et les vacances », conjecturait ainsi un ministre, lundi, auprès de LCI.

Pour autant, l’exécutif insiste sur l’aspect informel de ces déplacements à venir. « Il n’y aura pas de déplacement thématisé », assurait à LCI une source gouvernementale, le 26 mai. « Il pourrait visiter une exploitation agricole, faire une déambulation dans le centre-ville, participer à une table-ronde avec les commerçants… » Il s’agirait « d’une grande concertation », mais « pas d’un grand débat », a prévenu cette source, en référence au débat qui avait suivi, au printemps 2019, la crise des Gilets jaunes.

De ces échanges avec les Français, Emmanuel Macron pourrait en tout cas tirer un bilan avant l’été et ainsi esquisser les pistes de sortie de crise à engager dans les dix mois qui restent avant l’échéance présidentielle. En évitant, si possible, une nouvelle crise sociale dans cette dernière ligne droite du quinquennat.

Source: tf1.fr

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