« J’ai faim », « Maman est morte »: la TV colombienne diffuse des images du sauvetage des enfants rescapés de la jungle

La télévision publique colombienne a diffusé dimanche après-midi une vidéo du moment de la rencontre entre les quatre enfants errant dans la jungle depuis 40 jours et leurs sauveteurs indigènes.

Sur ces images émouvantes, filmées au téléphone portable, on y voit les quatre enfants hagards, la plus petite dans les bras de l’un de ses sauveteurs. Tous sont terriblement amaigris.

Leurs sauveurs, des membres de la garde indigène, chantent, fument du tabac (une plante sacrée chez les indigènes) et remercient avec allégresse.

Invitée en plateau de la RTVC (la TV publique), l’équipe des indigènes qui a retrouvé les enfants dans la jungle a raconté les premiers moments de la rencontre.

« La fille ainée, Lesly, en tenant la petite par la main, a couru vers moi. Je l’ai pris dans mes bras, elle m’a dit: +j’ai faim+ », a raconté Nicolas Ordoñez Gomes, l’un des membres de l’équipe.

« J’ai demandé où est le garçon. Il était allongé à côté. Après un premier câlin, et lui avoir donné un peu de nourriture il s’est levé et il m’a dit, très conscient de ce qu’il disait: +ma maman est morte+ ».

« On a enchaîné tout de suite avec des mots plus doux, en disant que nous étions des amis, que nous venions de la part de la famille, du père, de l’oncle. Que nous étions de la famille ! Il a répondu : +je veux de la farina et du chorizo+ » (du pain et de la saucisse, ndlr) », a détaillé M. Ordoñez Gomes.

« Une demi-heure auparavant, on avait trouvé une tortue sur le chemin », a conté un autre membre de l’équipe. « Dans les croyances de nos anciens, si on trouve une tortue, on peut lui demander un voeu, et ce voeu va se réaliser. Je lui ai dit: +trouve moi les enfants+, même si on voulait la manger après. Quand on a trouvé les enfants, on l’a balancée, on ne pensait plus qu’aux petits ».

Le récit en plateau de ces premiers soins était particulièrement émouvant, les sauveurs des enfants, la peau couleur cuivre, portant casquettes, foulards de couleurs et bâtons (les attributs classiques des gardes indigènes).

Le commandant des opérations de recherche, le général Pedro Sanchez, était également présent, en uniforme et béret bordeaux sur la tête. « Ce sont eux les héros », a-t-il commenté, à l’attention de la quinzaine d’indigènes présents.

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