La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) s’active davantage dans la diversification des instruments de financement au profit des économies. En ce sens, une conférence régionale de trois jours sur l’affacturage, le financement des créances et l’assurance-crédit en Afrique de l’Ouest a pris fin ce 9 juin à Dakar.
Ils étaient plus de 100 participants venus à Dakar pour échanger sur le développement d’instruments alternatifs de financement des économies ouest africaines. « L’affacturage, le financement des créances et l’assurance-crédit en Afrique de l’Ouest », tel était le thème sur lequel les débats étaient axés.
Cette conférence organisée par le Centre Ouest africain de formation et d’études bancaires (Cofeb) de la Bceao, en partenariat avec Afreximbank et Fci (Réseau mondial pour faciliter le commerce et promouvoir l’affacturage) avait pour objectif de permettre aux « cadres supérieurs des banques africaines, aux fonctionnaires, aux régulateurs et entrepreneurs de s’informer sur l’affacturage, ses avantages et ses opportunités de croissance ».
La vice-président de la banque commerciale intra-africaine et présidente de la section Afrique de Fci a souligné que la vulnérabilité des Petites et moyennes entreprises provient, en grande partie, du manque d’accès à un financement abordable et efficace.
Selon Kanayo Awani, ce manque d’accès au financement reflète un certain nombre de causes, y compris le manque de compétences des entreprises dans la préparation de propositions bancaires, le manque de compétences financières des Pme, les exigences excessives en matière de garanties, le manque d’institutions financières spécialisées, entre autres.
Elle fait savoir, tout de même, que l’affacturage fournit une alternative importante aux autres sources de financement externes disponibles pour les Pme telles que les prêts bancaires, le crédit-bail, le capital-risque, etc.
98 % des volumes d’affacturage en Afrique dominés par trois pays
Il a été relevé que les volumes de l’affacturage restent concentrés dans une poignée de pays, à savoir l’Afrique du Sud (89 %), le Maroc (6 %) et l’Égypte (3 %), qui représentent, à eux seuls, environ 98 % des volumes d’affacturage en Afrique.
Les échanges ont permis aussi de dévoiler que lorsqu’il s’agit d’examiner les acteurs du marché, on relève que l’affacturage en Afrique est dominé par les banques qui représentent 46 % de toutes les activités d’affacturage, suivies par les filiales bancaires avec 27 % et 10 % de sociétés de financement non bancaires.
A ce titre, il a été souligné qu’il est essentiel que l’affacturage soit ouvert aux entreprises intéressées par ce service financier afin d’étendre sa portée aux Pme qui sont sous financées par le secteur bancaire.
Le directeur général de la banque postale du Congo a partagé la raison qui les a poussés à s’intéresser de l’affacturage. « Nous avons choisi de nous engager sur l’affacturage parce qu’il y avait une très forte demande des Pme au Congo qui avaient beaucoup de mal à accéder au financement », confie Calixte Médard Tabangoli.
« Lorsque l’on sait que le développement de nos pays passe par le développement des Pme », dit-il. Il fallait trouver une solution alternative (finalement alternatif) pour accompagner ces Pme qui se heurtent aux exigences de garantie et d’informations dont elles ne disposent pas souvent.
Le secrétaire général de Fci a relevé l’importance de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui, selon lui, « peut être une très bonne opportunité pour développer davantage le commerce intra-African ».
Pour Peter Mulroy, le défi est de gérer les transactions, les sécuriser ainsi que les bonnes informations et c’est pourquoi, explique-t-il, ils sont là pour aider à voir comment mettre en place, non seulement des infrastructures nationales mais aussi transfrontalières, pour le développement de l’affacturage.
Par ailleurs, le conseiller technique du ministre ivoirien en charge de l’économie et des finances qui a pris part à la conférence a manifesté « sa satisfaction » quant à la réussite de la rencontre et l’utilité des thèmes abordés.
« Toute possibilité de financement mise à la disposition de tous ces acteurs économiques est nécessairement important, notamment pour les Petites et moyennes entreprises (Pme) qui constituent environ 90% tissu économique de l’Afrique de l’Ouest », a indiqué Siaka Fanny.
Il a invité enfin tous les participants à s’approprier ce « produit de financement » et mettre ce qu’ils ont appris au cours de ces trois jours d’échanges « au service de nos économies ».
Actu-Economie