Facebook aurait conscience de la toxicité d’Instagram pour les jeunes filles, révèle une étude

Une étude interne au réseau social de Mark Zuckerberg révèle que son application de photos et vidéos cause ou aggrave les problèmes de santé mentale chez les jeunes. Et plus particulièrement chez les adolescentes.

Les données issues d’études internes à Facebook et révélées par le « Wall Street Journal » témoignent du caractère nocif d’Instagram pour les jeunes (photo d’illustration).

D’après des études internes et confidentielles, Facebook a pleinement conscience de la toxicité d’Instagram – réseau social de partage de photos et de vidéos – dont il est le détenteur. L’information a été dévoilée par le Wall Street Journal , mercredi 15 septembre. 32 % des adolescentes disent se sentir mal dans leur corps, ce sentiment empire en allant sur Instagram »,​révèle l’étude qui date de mars 2020.

Des photos en maillot de bain, des plages paradisiaques, des vêtements de grandes marques… Autant d’images servies en flux continu sur Instagram et que les jeunes peuvent prendre comme modèle. À tel point que les adolescents, et plus particulièrement les filles, en arrivent à complexer sur leur propre vie.

Des jeunes plus anxieux
Le Wall Street Journal souligne qu’après trois ans d’études, les chercheurs de Facebook ont découvert à plusieurs reprises qu’Instagram était néfaste pour un pourcentage non négligeable d’entre eux, notamment les adolescentes​.

Un caractère malsain qui impacte, entre autres, la santé mentale des jeunes. Les jeunes filles accusent Instagram d’être responsable de l’augmentation de leurs taux d’anxiété et de dépression », note l’étude. De là découlent des problèmes d’image de soi, voire des pensées suicidaires.

Le quotidien américain écrit que Facebook a toujours minimisé les effets négatifs de l’application sur les adolescents. Et pour cause, les moins de 22 ans représentent une clientèle vitale pour Instagram. Interrogé sur les enfants et la santé mentale, le PDG du groupe Mark Zuckerberg a affirmé lors d’une audition au Congrès, en mars 2021, que les études montrent qu’utiliser des applications de réseaux sociaux pour se connecter avec d’autres personnes peut offrir des avantages pour la santé mentale.

« Un cocktail explosif »
Confronté à la réalité de ses propres données, Adam Mosseri, le patron d’Instagram, a assuré ne vouloir en aucun cas minimiser ces problèmes ​et au contraire assumer ses responsabilités. Les documents évoqués dans l’enquête témoignent d’efforts minimes de la part de Facebook pour résoudre ces dysfonctionnements.

Des sondages en ligne, groupes de discussion et des enquêtes à grande échelle ont été entrepris pour mieux comprendre l’interaction entre les internautes et le réseau social.

Et les conclusions de Facebook sont claires : le problème est spécifique à Instagram et ne se répercute pas sur l’ensemble des réseaux sociaux. La raison ? Instagram est focalisé l’apparence et le statut social. À cela s’ajoute la conception volontairement addictive de l’application. Le tout formant un cocktail explosif selon l’étude.

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