Christian Gravel, responsable de la gestion du fonds de lutte contre le séparatisme, a démissionné après la publication d’un rapport de l’inspection générale de l’administration le mettant en cause. Mohamed Sifaoui a été le bénéficiaire de la plus importante subvention du fonds mis en place en avril 2021.
Le domicile du préfet Christian Gravel a été perquisitionné, mardi matin 13 juin, dans l’enquête pour détournement de fonds publics portant sur le controversé fonds Marianne de lutte contre le séparatisme, a-t-on appris de source proche du dossier, confirmant une information de RTL. M. Gravel, responsable de la gestion du fonds, a démissionné la semaine dernière de son poste à la tête du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) après la publication d’un rapport de l’inspection générale de l’administration (IGA) le mettant en cause.
Une perquisition était également en cours mardi matin au domicile de Mohamed Sifaoui, coresponsable de la principale association bénéficiaire du fonds Marianne de lutte contre le séparatisme, a annoncé la commission d’enquête du Sénat, qui devait l’auditionner. « Il s’avère que, depuis six heures du matin, une perquisition est en cours à son domicile », l’empêchant de pouvoir honorer ce rendez-vous, a déclaré Claude Raynal, président de cette commission d’enquête, à l’ouverture de l’audition, en lisant un message de l’avocat de M. Sifaoui.
M. Sifaoui était le directeur des opérations de l’Union fédérative des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), la bénéficiaire principale du fonds Marianne (dotation de 355 000 euros), dont la gestion, controversée, est dans le viseur de la commission d’enquête du Sénat, mais il fait aussi l’objet d’une information judiciaire ouverte au Parquet national financier (PNF) pour des soupçons de détournement de fonds publics.
La prochaine audition sera celle de Marlène Schiappa, prévue demain à 10 heures, selon notre journaliste Samuel Laurent sur son compte Twitter.
Nombreux « manquements »
Le fonds Marianne, doté à son lancement de 2,5 millions d’euros, a été mis en place en avril 2021, après l’assassinat de Samuel Paty, et visait à financer des associations défendant « les valeurs de la République » en apportant, sur les réseaux sociaux, des « contre-discours » à l’islam radical.
Un rapport publié par l’inspection générale de l’administration (IGA) il y a une semaine a dénoncé de nombreux « manquements » de l’association, à la fois dans le processus de candidature, puis dans l’utilisation des fonds. L’IGA a relevé de graves « irrégularités », comme « des doublements de salaires pour les deux porteurs du projet USEPPM – avec in fine un résultat bien décevant en [matière] de contenus : 451 communications sur différents comptes, huit articles sur un site Internet ».
AFP