La France vient officiellement d’interdire le HHC, un dérivé de synthèse du cannabis jugé addictif.
La nouvelle vient de tomber, et elle prend effet immédiatement. Ce mardi 13 juin 2023, l’Agence Nationale de la Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) vient d’annoncer l’interdiction de l’hexahydrocannabinol (HHC) ainsi que de deux de ses dérivés. Jusqu’à présent autorisée en France, la substance figure aujourd’hui sur la liste des produits stupéfiants.
Ainsi, sa production, sa vente et son usage notamment, sont interdits en France à partir d’aujourd’hui, a confirmé le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun.
Comme que je m’y étais engagé, le HHC a été évalué et est aujourd’hui classé comme stupéfiant par l’@ansm. Dès demain, la consommation et la vente du HHC seront interdites. Mon ministère @Sante_Gouv est mobilisé pour protéger la santé des Français et lutter contre les addictions.
— François Braun (@FrcsBraun) June 12, 2023
De quoi parle-t-on exactement ?
Obtenu par synthèse chimique à partir de cannabinoïdes naturels, l’hexahydrocannabinol (HHC) était jusqu’à présent accessible en vente libre aux personnes majeures, sous la forme d’huile, de résine, d’herbe à fumer, de spray, de e-liquide, d’infusions, ou encore de confiseries gélifiées. Vendu spécifiquement dans les boutiques de CBD, le HHC pouvait ainsi se retrouver dans plusieurs produits destinés à la détente, avec un taux de concentration pouvant atteindre les 99% selon les marques, rapporte l’ANSM.
Or, ce dérivé de synthèse du cannabis présenterait un risque d’abus et de dépendance équivalent à celui du stupéfiant. De plus, souligne l’Agence du médicament, “la structure chimique de ces produits est proche de celle du delta-9 tétrahydrocannabinol (delta-9 THC), classé comme stupéfiant“. Comme deux de ses dérivés, le HHC-acétate (HHCO) et l’hexahydrocannabiphorol (HHCP), une surveillance réalisée par le réseau national d’addictovigilance (CEIP-A) indique que la consommation de HHC augmente actuellement en France.
Ces trois molécules se retrouveraient ainsi dans plusieurs produits dérivés du cannabis (comme le CBD), sans que les consommateurs et consommatrices ne soit forcément informés sur le sujet.
Quels sont les dangers ?
En plus d’être aussi addictif que le cannabis, la consommation de HHC ou de ses dérivés exposerait à des risques non négligeables, précise l’ANSM, qui cite des “tremblements, vomissements, anxiété, bad trips, confusion mentale, malaise, tachycardie, douleur thoracique, poussée tensionnelle“. Des effets secondaires dangereux, d’autant plus que la concentration exacte du HHC n’est pas toujours précisée dans les produits mis en vente.
“À long terme, l’utilisation de ces produits expose à un risque d’abus et de dépendance, comme avec le cannabis“, conclut l’Agence. L’Hexagone n’est d’ailleurs pas le seul à sévir sur la question du HHC : d’autres pays européens comme l’Autriche, la Belgique, le Danemark et le Royaume-Uni ont aussi pris des décisions similaires.
Le CBD est-il en danger ?
Pour le moment, le CBD n’est pas concerné par une interdiction de vente sur le sol français. Reste que son avenir risque d’être remis en question dans les semaines et les mois à venir. Dans son communiqué officiel, l’ANSM indique : “Nous poursuivons la surveillance renforcée du HHC et globalement de l’ensemble des cannabinoïdes de synthèse“.
ANSM