Maladie de Parkinson : être active peut réduire considérablement le risque

L’activité physique peut être thérapeutique mais aussi préventive. Une étude française démontre que les femmes les plus actives physiquement peuvent réduire le risque de développer une maladie de Parkinson de près de 25% par rapport à celles qui restent sédentaires

On savait déjà depuis plusieurs années que le mouvement était bénéfique pour les patients atteints de maladie de Parkinson, en réduisant la gravité de différents symptômes (tremblement, rigidité…).

Etre active plus de 20 ans avant le diagnostic réduit considérablement le risque

Une nouvelle étude d’une équipe Inserm coordonnée par le Dr Alexis Elbaz et récemment parue dans la revue Neurology démontre, elle, que le mouvement peut même s’avérer préventif. 

Ce travail, un suivi régulier pendant près de 30 ans (29 ans exactement) de 100.000 femmes, va donc plus loin car pour la première fois, il démontre qu’être active plus de 20 ans avant le diagnostic réduit considérablement le risque de développer la maladie, les personnes les plus actives ayant un risque réduit de 25% de développer la maladie.

L’activité physique fait, on le sait, partie des outils de prévention régulièrement évoqués dans différentes pathologies dont la maladie de Parkinson. Mais ici l’étude s’est faite plus précise en se focalisant sur un groupe de femmes, la plus grande cohorte prospective féminine au monde pour cette affection. 

Des scientifiques de l’Inserm, de l’université Paris-Saclay et de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) avec l’institut Gustave Roussy (Villejuif), ont suivi cette cohorte de 100.000 femmes françaises dite E3N comportant près de 1200 malades de Parkinson diagnostiquées en 2018.

Grâce à des questionnaires individuels évaluant l’évolution de l’activité physique et remplis par chaque participante au cours du temps, les chercheurs ont accumulé de nombreuses et puissantes données statistiques. Ils ont ensuite pu comparer celles des participantes atteintes de la maladie à celles du même âge, mais non malades. Résultat : une réduction du risque qui peut aller jusqu’à moins 25 % pour les plus actives d’entre elles.

Des activités physiques très variées

Ce travail démontre également que les femmes ayant développé la maladie présentaient, dans les dix années avant le diagnostic, une baisse significative de leur activité physique, probablement causée par des symptômes précurseurs gênants (troubles moteurs discrets, troubles du sommeil, fatigue…)

Comme le concluent les auteurs, ces résultats invitent désormais à considérer la mise en place de programmes préventifs fondés sur l’activité physique chez les personnes à risque de la maladie de Parkinson. A ce jour, les activités physiques les plus indiquées dans le cas de Parkinson sont très variées : marche nordique, danse, taï-chi, Qi gong, Shiatsu, vélo, aquagym… et aussi le ping-pong.

Si la pratique de cette activité a été initiée en Allemagne il y a déjà plusieurs années, la France organise en Vendée le 24 juin 2023 son premier Open National, ouvert aux femmes comme aux hommes.

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