JO 2024: les départements français face au coût de l’accueil de la flamme olympique

En mai 2024, la flamme olympique traversera la Méditerranée à bord du célèbre voilier français le Belem et qui arrivera au Vieux-Port de Marseille avant de parcourir le pays pendant trois mois. Elle traversera 54 départements et cinq territoires d’outre-mer sur 12 000 km. Mais la facture est lourde et le débat est lancé entre les départements qui sont prêts à payer et ceux qui refusent.

Alors que le parcours officiel de la flamme est un moment très attendu, plusieurs départements ont déjà annoncé qu’ils renonçaient à l’accueillir. Elle ne passera ni en Creuse, ni en Charente-Maritime par exemple. En cause le montant jugé trop élevé entre 150 000 et 180 000 euros. Une somme beaucoup trop lourde pour Jean-Claude Leblois, président du conseil départemental de la Haute-Vienne. Son département n’accueillera pas la flamme. Et il le regrette. Pour lui, cette fête du sport aurait dû être gratuite dans toute la France.

Comment est fixé le prix ?
Un montant de 180 000 euros, c’est donc la participation demandée par le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop). Il s’agit d’une somme forfaitaire, la même pour tous les départements. Ce prix a été fixé avec l’assemblée des départements de France (ADF), explique Michaël Aloïsio, porte-parole du comité d’organisation Paris 2024. Une contribution qui représente un tiers du coût global de ce que coûte le passage de la flamme, les deux tiers étant assumés par Paris 2024 et ses partenaires privés.

Cette somme règle une partie de ce que coûte chaque journée du passage de la flamme : c’est de la logistique, des relayeurs, des animations. Patrick Clastres, historien du sport et professeur à l’université de Lausanne en Suisse, est étonné par cette participation financière. « Je ne crois pas aux retombées financières, ce n’est pas un événement qui a le même retentissement qu’accueillir le Tour de France qui draine des centaines d’amoureux des deux roues. »

De nombreux départements de l’Hexagone ont tout fait pour obtenir le passage de la flamme. C’est le cas de la Charente qui a augmenté son budget consacré aux sports. Un budget à la hausse pour les deux années à venir qui va permettre de financer le passage de la flamme. Célia Hélion, vice-présidente du département en charge de la jeunesse et des sports, justifie cette décision : « J’ai sorti la calculette et ça revient à cinquante centimes par habitants », lance-t-elle en souriant tout en soulignant le rôle bénéfique du passage de la flamme pour les jeunes, les bénévoles des clubs sportifs. « J’attends aussi des retombées avec une augmentation du nombre de licenciés dans certaines disciplines sportives. »

Une aubaine pour certaines villes
Un passage de flamme qui est une aubaine pour certaines villes mais pas forcément pour tout un département. L’Hérault par exemple a décliné l’offre mais pas Montpellier. Montpellier voulait le passage de la flamme, alors elle a décidé de s’associer à deux communes voisines, Sète et Millau, pour financer le projet. Le maire de Montpellier, Michaël Delafosse est enthousiaste : « Ma ville excelle dans de nombreux sports et j’ai la chance d’accueillir pendant toute une journée cette flamme olympique. C’est l’occasion pour moi de mettre en avant les sports urbains du XXIe siècle avec le BMX par exemple. »

La flamme olympique relayée par 11 000 personnes est attendue en mai 2024 pour finir son périple à Paris sur la Seine pour la cérémonie d’ouverture le 26 juillet. Une inconnue toutefois, où sera disposée la vasque olympique de Paris 2024.

RFI

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