Ce drame pourrait être l’un des pires sur la route migratoire de la Méditerranée centrale et l’un des plus meurtriers au monde. Près de 80 cadavres ont été sortis de l’eau, mais le bilan pourrait être bien pire. Les autorités grecques ont décrété trois jours de deuil.
Selon plusieurs ONG, qui ont été en contact avec le bateau, jusqu’à 750 personnes se seraient trouvées à bord. À peine une centaine ont été sauvées. Certaines en état d’hypothermie avancée. Le navire aurait d’abord vacillé avant de couler dans l’un des endroits les plus profonds de la Méditerranée, au large de la péninsule grecque du Péloponnèse. Toute la nuit, les recherches se sont poursuivies pour tenter de retrouver des survivants. Le navire était apparemment surchargé. Les ONG évoquent 400 à 750 personnes à bord. Aucune ne portait de gilet de sauvetage.
En mer depuis quatre jours
Le bateau venait de Tobrouk, dans l’est de la Libye, et se dirigeait vers les côtes italiennes. Il était en mer depuis quatre jours et il n’y avait apparemment plus d’eau ni de vivres. Les gardes côte grecs ont affirmé avoir eu un contact quelques heures avant avec le navire. Mais les migrants auraient refusé leur aide.
Plusieurs associations humanitaires leur reprochent cependant de ne pas être quand même intervenus vu l’état du bateau. Un bénévole qui travaille avec la ligne téléphonique Alarm Phone, qui reçoit les appels de détresse des migrants, indique qu’une première alerte aurait été donnée longtemps avant. Cette dernière serait restée sans réponse.
Les autorités grecques sont régulièrement mises en cause pour les refoulements illégaux de migrants dont les navires sont repoussés vers les eaux internationales.
RFI