L’accord commercial entre l’UE et le Mercosur sera-t-il ratifié un jour ?

Conclu en 2019 après vingt ans de négociations, l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur n’a toujours pas été ratifié et si Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne en tournée en Amérique latine, a dit espérer une ratification d’ici à la fin de l’année, de fortes tergiversations se font sentir des deux côtés de l’Atlantique.

D’un côté, Paris fait de la résistance. Une fois n’est pas de coutume, des députés de neuf groupes, majorité et oppositions comprises, ont adopté le 13 juin une résolution transpartisane. Ce texte, non contraignant, dénonce le contenu de l’accord de libre-échange. Si cet accord est impopulaire en France, c’est notamment parce que les agriculteurs français sont soumis à des règles environnementales et sanitaires plus strictes que leurs concurrents sud-américains.

Avec cette résolution, les députés demandent à ce qu’il soit conditionné « au respect des normes de productions européennes ». Ils appellent aussi le gouvernement à faire ratifier une éventuelle nouvelle mouture devant le Parlement.

Un enthousiasme refroidit par les exigences environnement européennes
L’exécutif temporise également et assure mettre le « respect des accords de Paris » et « l’instauration de mécanismes de sanctions » sur la liste des conditions pour ratifier le traité UE-Mercosur. Mais si Paris maintient le pied sur le frein, Madrid, qui assure la présidence tournante de l’UE à partir du 1ᵉʳ juillet, semble pressée.

Or, de l’autre côté de l’Atlantique, l’enthousiasme a été refroidi par les exigences environnementales des Européens. Ces exigences formulées dans un document additionnel à l’accord au grand dam de Lula. À l’occasion de la visite d’Ursula von der Leyen, le président brésilien a aussi critiqué les lois européennes qui, selon lui, « modifient l’équilibre de l’accord ». En ligne de mire de Lula, la loi interdisant le soja et le café provenant de terres déboisées.

RFI

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